L’Union des producteurs agricoles (UPA), Sollio Groupe Coopératif (SGC), le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ), le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) et Aliments du Québec (AQ) demandent aux gouvernements du Canada et du Québec de prioriser la sécurité alimentaire et la vitalité de nos régions dans toutes leurs réflexions, discussions et décisions portant sur les tensions commerciales avec les États-Unis.
En présence de représentants d’Agropur, de l’Association des marchés publics du Québec, de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière, d’Exceldor et en marge de présentations de l’ex-premier ministre du Québec et membre du Conseil du premier ministre canadien sur les relations canado-américaines, Jean Charest (en début de journée), ainsi que du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne (en fin de journée), les organisations ont insisté sur l’importance économique de l’agriculture et de la transformation alimentaire du Québec, qu’il s’agisse du nombre d’emplois (plus de 127 000), de sa contribution au PIB (13,4 G$ en 2023) ou de ses investissements (3 G$ en 2023).
Elles ont aussi rappelé que la majeure partie des exportations bioalimentaires québécoises était destinée aux États-Unis (72 % en 2024; 9 G$). L’imposition de tarifs douaniers américains sur les marchandises en provenance du Canada affecterait donc très négativement les secteurs qui misent fortement sur l’exportation de leurs produits au sud de la frontière, comme les fruits, les légumes et leurs préparations (924 M$), les produits céréaliers incluant la boulangerie (846 M$), les boissons (594 M$), la viande porcine (589 M$), les produits d’érable (457 M$), la viande bovine (201 M$) et les pommes de terre (152 M$).
Nos productrices et producteurs forestiers québécois, dont le bois est aussi exporté chez nos voisins du Sud, seraient également lourdement touchés.
L’introduction de contre-tarifs canadiens sur les produits en provenance des États-Unis, en guise de représailles, préoccupe également les organisations. Soulignons que l’agriculture et la transformation alimentaire importent des États-Unis une multitude d’intrants (engrais, fertilisants, emballages, équipements, tracteurs, ingrédients, etc.) essentiels aux activités de production (environ 2 G$ par année) et de transformation. Il est impératif d’exclure ces catégories de produits afin d’éviter un double impact tarifaire.
Les gouvernements doivent aussi garantir l’arrivée sans encombre des travailleurs étrangers temporaires (agriculture et transformation alimentaire), prévoir des allègements administratifs et réglementaires permettant d’atténuer les contrecoups négatifs d’un retour des tarifs, et entreprendre une promotion exceptionnellement soutenue de l’achat local.
Les deux paliers de gouvernement doivent finalement faire connaître les mécanismes en vertu desquels une aide financière directe serait attribuée aux entreprises pénalisées par le conflit tarifaire (en évitant à tout prix d’accroître l’endettement du secteur). Nos entreprises agroalimentaires sont exceptionnellement résilientes, mais doivent rapidement savoir à quoi s’en tenir. D’autant plus que le nouveau président américain multiplie les déclarations au chapitre non seulement de nos exportations (tarifs), mais également de nos marchés nationaux (exemple : marché laitier canadien).
Source : UPA