Des preneurs pour des pommes de terre ? | VIVA MÉDIA Skip to main content

Des producteurs de pommes de terre de Coteau-du-Lac subissent actuellement les effets collatéraux du coronavirus. Leur culture, essentiellement destinée aux restaurateurs et aux cabanes à sucre, ne trouve pas preneur en ce moment puisque la majorité des restaurants sont fermés depuis plusieurs semaines.

Habituellement, les pommes de terre de Jack Thomas et Ange-Marie Delforge, producteurs depuis 18 ans, partent de la ferme en convoyeur en direction d’usines de transformations. Par la suite, le produit transformé est vendu aux restaurateurs et aux cabanes à sucre. Cependant, plusieurs restaurateurs ont fermé leurs portes depuis la mise en place des mesures d’urgence du gouvernement. Conséquemment, les producteurs de Coteau-du-Lac ont un surplus considérable de 80 000 livres de pommes de terre.

 

Considérant la situation, monsieur Thomas et madame Delforge ont décidé d’empocher eux-mêmes leurs pommes de terre en sac de 50 livres chacun. Soulignons que le couple n’a pas l’équipement nécessaire puisqu’ordinairement, leur culture quitte leur ferme en convoyeur. Ne se laissant pas abattre, ils ont relevé leurs manches et ont préparé les sacs manuellement, aidés de leur famille.

 

Ainsi, ils ont ouvert un kiosque éphémère sur leur ferme afin que la population puisse faire l’achat de sac de pommes de terre rouges, blanches et de choux au prix de 15$ chacun. Afin de respecter la distanciation sociale et de continuer leur travail dans les champs, les producteurs ont instauré un système libre-service. Sous le chapiteau installé pour l’occasion, les gens intéressés peuvent acheter ce qu’ils désirent et mettre l’argent dans une boite identifiée à cet effet.

 

Selon Madame Delforge, il est important de donner au suivant. En effet, considérant le support de la population, la dame estime qu’elle doit redonner au suivant. « Je tente de joindre l’Hôpital de Valleyfield et le Lakeshore afin de leur faire un don de plusieurs sacs de pommes de terre. J’attends un retour d’appel, j’aimerais partager avec eux. J’ai rejoint Moisson sud-ouest, mais ils m’ont répondu qu’ils avaient suffisamment de denrées en ce moment », a souligné l’agricultrice. L’organisme Moisson Sud-Ouest, précise qu’ils acceptent volontiers les denrées puisque les besoins alimentaires sont présents à l’année. La nuance étant que leur réserve de pommes de terre est actuellement à son comble.

 

Ange-Marie Delforge précise que leur chapiteau libre-service est accessible au public du lundi au samedi de 8h30 à 5h30 au 103 Sr-Emanuel à Coteau-du-Lac. Elle espère également pouvoir partager le précieux légumes de leur culture avec un établissement de santé ou un organisme qui en aurait de besoin.

Mélanie Calvé

Journaliste

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