La grève déclarée le 18 novembre par les 3000 employés du CN, a causé de graves répercussions chez les agriculteurs qui sont face à une situation de crise majeure.
Les producteurs de grains dépendent du propane, qui est principalement, transporté par train. Ils en dépendent notamment pour sécher le grain. Selon Ronald Verdonck, producteur de grandes récoltes, producteur céréaliers et producteur de légumes de transformation à Sainte-Marthe, le climat en vigueur depuis l’été soit de la sécheresse estivale, un automne absent ainsi qu’un hiver hâtif, la situation des agriculteurs est déjà précaire. Conséquemment, le maïs n’a pas atteint sa maturité, il n’a pas les unités requises.
Au moment de la récolte, le maïs contient naturellement un taux d’humidité entre 20 % et 25 %. Les producteurs sont accoutumés, c’est pourquoi l’étape du séchage est primordiale afin d’éviter que le maïs moisisse, procédé qui survient très rapidement. Actuellement, le taux d’humidité contenu dans le maïs est entre 30% et 35%. Puisque les séchoirs à maïs fonctionnent au propane et que le CN est le principal transport de ce dernier, les agriculteurs sont pris en otages. D’ailleurs, pour plusieurs d’entre eux, les séchoirs sont non fonctionnels, faute de propane pour les faire fonctionner.
« Ça nous a tombé dans face. Nous n’avons pas été avertis, nous n’avons pas eu la chance de prévoir nos affaires. Ils ont annoncé la grève hier, et déjà aujourd’hui il était impossible de nous procurer du propane. Les conditions climatiques nous donnent déjà de la misère. Pour nous, chaque heure compte pour récolter notre maïs. Nous ne pouvons pas que le récolter et l’entreposer, nous devons le sécher sinon il moisit. C’est 10 000 producteurs agricoles qui sont actuellement face à un problème majeur. Pour les producteurs moyens, la perte de leur récolte représente la perte de leur profit net de l’année. Je peux vous dire que le moral des producteurs de soya est à son plus bas. Il faut également penser que le producteur qui a besoin de propane pour son maïs et pour son poulailler, même s’il lui en reste pour quelques jours, il va le garder pour chauffer ses poules et perdra son maïs. C’est une situation catastrophique. Il ne faut pas oublier que nos équipements ne sont pas faits pour travailler dans la neige. Plus les jours passeront et plus ils auront des bris. La situation est alarmante. La neige, le froid, le vent … Il y a de la neige au sol depuis 10 jours! Je suis la 3e génération, j’ai 55 ans et je n’ai jamais vu ça. Mon père non plus, d’ailleurs », souligne Monsieur Verdonck.
Les Producteurs de grains du Québe ont dénoncé ce contexte alarmant, le 20 novembre, dans une lettre adressée au premier ministre du Canada. L’union des producteurs agricole, au nom de ses membres, enjoint le premier ministre Trudeau de rétablir le transport du propane.
