Gregory, Justine et Matthew Dewavrin, propriétaires des Fermes Longprés, nous ont gentiment ouvert les portes de cette entreprise bio depuis maintenant 25 ans. VIVA MÉDIA en a profité pour discuter un peu de leurs installations, leur certification bio et aussi de leurs projets.
Crédit photo : Mathis Denis
Situées dans la Municipalité des Cèdres non loin du canal Soulanges, les Fermes Longprés, sont la propriété de Matthew, Gregory et Justine Dewavrin, des producteurs de grains biologiques. Couvrant une superficie de près de 600 hectares, soit l’équivalent de 1200 terrains de football, la ferme produit chaque année un volume considérable de grains destinés à l’alimentation humaine et animale.
Le biologique, c’est sacré
Un des attraits de la ferme des Dewavrin est sans aucun doute la certification bio. Matthew Dewavrin, un des copropriétaires de la ferme voit le bio comme un code éthique.
« C’est un travail d’organisation colossal de faire une transition biologique pour une ferme, nous explique M. Dewavrin. Il y a un cahier de charge assez complet sur ce qu’il faut faire et ne pas faire. On se doit d’être toujours parfait, car il y a des inspections pour s’assurer de notre conformité. »
La certification biologique peut être un peu compliquée à comprendre si on ne provient pas du milieu agricole. Cependant, on peut mettre en lumière certains éléments importants pour le consommateur qui sont essentiels dans l’obtention de la cote bio.
Il faut éliminer de façon permanente les pesticides, herbicides, produits chimiques de synthèse qui sont généralement utilisés dans les champs pour contrôler les adventices. Il faut donc opter pour des alternatives plus naturelles qui sont plus enclines à un développement durable et écoresponsable. Par exemple, au lieu d’épandre des herbicides pour contrôler les mauvaises herbes, les Fermes Longprés utilisent leurs machines pour désherber le plus précisément possible entre les rangs de la culture. Cela est fait via GPS et caméra 3D qui scannent le sol et qui améliorent les performances de désherbage des équipements.
« Certains de nos champs sont divisés en bandes alternées, nous dit Matthew Dewavrin. On sème du blé, du soya et du maïs dans le même champ en bandes de 36 mètres de façon à augmenter la biodiversité. Les insectes prédateurs qui vivent dans la culture de blé peuvent aider à éliminer une invasion de pucerons dans le soya, par exemple. Les bandes alternées sont entrecoupées de haies brise-vent composées de conifères et de feuillus qui offrent un habitat aux oiseaux. »
C’est avec ce genre de techniques que les agriculteurs biologiques peuvent s’éloigner des façons de faire de l’agriculture conventionnelle.
Si le blé produit à la ferme est transformé directement sur place, le soya est destiné à l’alimentation humaine; pour produire du tofu par exemple. Finalement, le maïs-grain est destiné principalement à l’alimentation animale.
Le Moulin des Cèdres
En 2013, l’entreprise familiale s’est munie d’un moulin mi-centenaire importé de France afin de transformer le blé récolté sur la ferme en farines blanches. Tout le processus de mouture et de tamisage se fait en circuit fermé et est alimenté par un système de soufflerie.
Puisque la vocation du Moulin est de développer le marché local, la farine produite est destinée aux marchés du Québec et du Vermont.
Une autre facette de la certification bio est la traçabilité des produits. En effet, les producteurs comme les Dewavrin se doivent d’avoir une traçabilité du champ à l’assiette.
« Nous avons un espace de libre-service ou les gens peuvent payer sur place ou en ligne et venir chercher leur sac de farine, explique M. Dewavrin. Que ce soit pour ces clients ou les produits distribués chez les détaillants, la traçabilité est assurée par un numéro de lot figurant sur le sac. »
La Coop Agrobio
Une des forces de la production bio est le réseau de contacts qui est disponible. Membre de la Coopérative Agrobio, la ferme des Dewavrin a la chance de recevoir des produits exclusifs de la part d’autres membres. L’entreprise produit souvent de la farine dont les grains viennent de membre de la Coop. Cela renforce le lien entre les agriculteurs et diversifie l’offre de tous les membres.
Ça mange quoi en hiver un agriculteur?
N’ayant pas de champ praticable 6 mois par année, le quotidien des agriculteurs l’hiver est bien mystérieux. Matthew Dewavrin nous confie que bon nombre de producteurs profitent du déneigement pour rentabiliser leur flotte d’équipement. Les Fermes Longprés ont décidé de plutôt se concentrer sur la réparation, l’entretien et la conception de nouvelles machines.
« Étant une entreprise qui fonctionne à plein régime de mai à novembre, nos équipements ont besoin d’ajustement en hiver, nous explique le copropriétaire des Fermes Longprés. Nous utilisons aussi ce temps pour mettre au point de nouvelles machines ou d’ajuster des machines existantes qui nous permettent d’améliorer l’efficacité de nos opérations au champ. L’opération du moulin, la mise en marché des grains, la comptabilité et la planification agronomique sont également des tâches qui occupent une bonne partie de nos hivers. »
Le futur
Justine, Matthew et Gregory Dewavrin ont pris la relève de l’entreprise en mars dernier. Le transfert intergénérationnel étant une étape considérable dans la vie d’une entreprise, les nouveaux propriétaires se concentrent sur l’amélioration et la consolidation des opérations avant de se lancer dans des projets d’investissement importants.