Le milieu agricole déçu du budget fédéral 2024-2025 | VIVA MÉDIA Skip to main content

L’absence d’aide spécifique au secteur agricole canadien, déçoit l’Union des producteurs agricoles (UPA) qui rappelle que les besoins sont pourtant évidents et ce dans la majorité des provinces au pays.

Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), le revenu net total du secteur agricole canadien a chuté de 43,5 % en 2023 et diminuera de 11,5 % cette année. Des milliers d’entreprises agricoles du Nouveau-Brunswick (-50,7 % en 2023), du Québec (-49,2 % en 2023; -86,5 % en 2024), de l’Ontario (-39,6 % en 2024), du Manitoba (-33,6 % en 2023, -26 % en 2024), de la Saskatchewan (-46,6 % en 2023) et de l’Alberta (-63,4 % en 2023) vivent de façon particulièrement difficile le contexte économique actuel, mettant en péril non seulement leur pérennité à très court terme, mais aussi la sécurité alimentaire des Canadiennes et des Canadiens.

« La responsabilité de venir en aide au secteur agricole n’incombe pas uniquement aux gouvernements des provinces. L’inflation, l’augmentation des coûts de production et l’endettement touchent l’ensemble des fermes au pays. Il appartenait donc au gouvernement canadien d’aller au-delà de sa participation habituelle au financement des programmes fédéraux et provinciaux », souligne Martin Caron.

La dette du secteur agricole canadien est passée de 71,8 G$ en 2012 à 138,9 G$ en 2022 (+93,5 %). Les augmentations successives du taux directeur ont donc des répercussions importantes sur la rentabilité des entreprises, chaque hausse de 1 % entraînant, à terme, plus de 1,3 G$ en dépenses d’intérêts.

Ajoutons que le soutien agricole au Canada est l’un des plus faibles au monde, c’est-à-dire moindre que la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques, que celle des pays de l’Union européenne et que celle des États-Unis. Les productrices et producteurs agricoles canadiens reçoivent aussi un soutien moins élevé que celui accordé aux agriculteurs d’autres pays comparables en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, selon un rapport publié l’automne dernier par RBC Banque Royale. L’absence de mesures budgétaires directement liées à la future Stratégie pour une agriculture durable, lancée en cours d’année, est donc particulièrement décevante.

Parmi les mesures budgétaires d’intérêt, mentionnons :

-un montant additionnel de 64 M$ pour l’année 2024-2025 afin de soutenir le plafond de 250 000 $ de la partie sans intérêt du Programme de paiements anticipés (PPA), comme annoncé récemment par AAC. Rappelons que le gouvernement a temporairement fait passer le plafond de la partie sans intérêt du PPA de 100 000 $ à 250 000 $ en 2022 et à 350 000 $ en 2023;

-24 M$ par année sur deux ans pour l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada afin de maintenir le programme d’inspection de l’encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle);

-des modifications à venir à la Loi sur Financement agricole Canada pour favoriser l’investissement de capital de risque et le déploiement de technologies visant à atténuer les changements climatiques;

-le lancement de consultations, en juin prochain, sur l’interopérabilité et le droit à la réparation;

-diverses mesures fiscales touchant le traitement des gains en capital dont l’effet combiné dépendra de la situation individuelle des producteurs et productrices agricoles.

Source : l’Union des producteurs agricoles (UPA)

Mélanie Calvé

Journaliste

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