Il y a 20 ans, le Québec vivait l’un de ses plus grands bouleversements météorologiques. C’est le 5 janvier 1998 que débutait la crise du verglas, catastrophe qui a laissé de nombreuses cicatrices sur le coeur des agriculteurs québécois. Pourtant, devant un réseau électrique qui s’effondre, des forêts ravagées et des milliers d’entreprises agricoles en détresse, le courage et la fraternité, eux, n’ont pas fléchi.
Le 6 janvier 1998, sous le poids du verglas, des poteaux d’Hydro-Québec cèdent et tombent dans les champs et les routes, endommageant les installations, mais, surtout, privant quantité de fermes de l’électricité nécessaire à la survie de leurs animaux. Plus de 3300 entreprises agricoles, pour la plupart situées au coeur du « triangle noir » (secteur reliant les municipalités de Saint-Jean-sur-Richelieu, Granby et Saint-Hyacinthe) ont été éprouvées. Il a rapidement fallu s’assurer que les services essentiels continuaient d’être approvisionnés à ces fermes. C’est ainsi qu’une cinquantaine de bénévoles, main dans la main avec les agriculteurs, ont organisé la distribution de génératrices.
« L’entraide et le courage des agricultrices et agriculteurs ont permis de maintenir les services essentiels aux fermes sans électricité. Vingt ans plus tard, il est fondamental de se remémorer cet épisode marqué par l’engagement et la solidarité portés par le syndicalisme agricole », affirme le président de la Fédération de L’UPA (Union des producteurs agricoles) de la Montérégie, Christian St-Jacques, qui fut également bénévole lors de la crise du verglas.
En quelques heures, des postes de distribution de génératrices ont été installés dans les zones les plus touchées. C’est vers ces postes de distribution que les convois de génératrices ont été dirigés, pour, par la suite, être redirigés vers les fermes concernées. En tout, 1000 génératrices ont été prêtées à L’UPA dont plus de 500 ont transité par Saint-Hyacinthe pour être dirigées vers 760 entreprises agricoles de la région.
« Il fallait faire vite, on s’est donc naturellement organisé. Durant une trentaine de jours, des équipes composées de dirigeants et de membres se sont relayées 24 h sur 24 aux postes de distribution de génératrices », relate Jean-Marc Ménard, producteur de bovins à Sainte-Christine et bénévole lors des événements.
Rappelons que la Fédération de l’UPA de la Montérégie, créée en 2012, regroupe une quarantaine de syndicats ainsi que 6880 fermes et plus de 11 800 producteurs agricoles qui génèrent, à eux seuls, 30 % du produit intérieur brut agricole québécois et 25 % des emplois agricoles au Québec.