Récemment la MRC de Vaudreuil-Soulanges a dévoilé son projet de plateforme de compostage qui sera situé à Saint-Télesphore. Depuis, les réactions sont partagées : Joie du côté de la MRC et mécontentement du côté de beaucoup de citoyens de la région.
Vestibulum porta pretium porta nulla posuere elit vel molestie aliquet. (Photothèque)
Le 10 octobre dernier se tenait la séance du conseil de Saint-Télesphore. Des citoyens touchés par le projet ont profité de la période de questions afin de laisser entendre leur point de vue aux élus et d’obtenir des réponses à leurs questions.
En effet, il semblerait que bien que le projet soit connu des élus depuis plus d’un an, le choix du site n’a été dévoilé que depuis peu. Ce dernier serait situé sur un esker, une source d’eau pure et fragile à la pollution de surface. La majorité des personnes présentes lors de la séance s’entend sur une chose : personne n’est contre ce projet, mais bien contre le choix du site.
L’inquiétude est simple : s’il y a un déversement quelconque, cette eau pourrait être contaminée selon ces derniers. Avec le développement dans la région de Vaudreuil-Soulanges, beaucoup de citoyens de Saint-Télesphore, de Rivière-Beaudette et de Saint-Polycarpe croient que cette eau pourrait potentiellement les approvisionner. Il serait donc important de la protéger.
Le maire a cependant mis en lumière que les matières traitées sont organiques et qu’une plateforme de béton sera installée.
Pourquoi une plateforme de compostage ?
La MRC de Vaudreuil-Soulanges vise à « valoriser les matières organiques générées sur son territoire, incluant les résidus de bois » avec ce projet. Les résidus verts et alimentaires seront les seuls acceptés sur la future plateforme, peut-on lire sur leur site internet. L’objectif serait d’atteindre les cibles émises par le gouvernement, de réduire l’enfouissement, de respecter les plans de gestion de matières résiduelles et de réduire les émissions de GES.
Du côté de Saint-Télesphore, le projet a été accepté sur son territoire pour d’une part, avoir un certain contrôle pour la suite des choses, selon la conseillère Nathalie Lanthier, puis d’autre part pour des raisons monétaires.
Rappelons que selon les calculs de la MRC, la plateforme de compostage serait un projet de 20 M$ avec une subvention de 5,4 M$ et engendrerait des coûts d’exploitation de 1,4 M$ par année.
Un projet de longue date
Le maire de Saint-Télesphore a souligné que depuis environ six ans, 90 sites dans la région auraient été visités afin d’accueillir ce projet. La municipalité de Sainte-Justine-de-Newton a été approchée en 2021 par la MRC. Cependant, en mai 2022, les élus auraient rejeté le projet pour une multitude de raisons.
Les défis sont grands pour trouver un site adéquat. Plusieurs critères doivent être respectés dont une distance d’au moins un kilomètre à la ronde de zone résidentielle, commerciale, d’habitation ou de lieu public. Deux sites potentiels sont situés à Saint-Télesphore. En raison d’un refus de vente, le dernier choix est celui situé au-dessus de l’esker.
Des opinions partagées
Les inquiétudes des citoyens sont variées : augmentation des camions quotidiennement dans le village, odeur en provenance du site, mais surtout la localisation de la plateforme sur un esker.
David McKay, maire de Saint-Télesphore, a tenté de rassurer ses citoyens de diverses façons. À plusieurs reprises, il a exprimé sa confiance en la science et envers le ministère de l’Environnement. « Si ça passe à travers tous leurs critères, on va regarder ce qu’est la prochaine étape », a-t-il souligné. Selon ce dernier, il y en aurait beaucoup à franchir avant que le projet soit implanté. On en serait donc aux premières étapes.
Cette réponse n’a cependant pas rassuré les citoyens de la région. Beaucoup d’entre eux ont rappelé les erreurs passées du ministère de l’Environnement qui ont causé des problèmes de terres contaminées.
Selon M. McKay, un comité sera formé, composé de conseillers municipaux, de membres de la MRC et de citoyens locaux afin de discuter des étapes du projet. Ce n’est cependant pas ce que les citoyens voulaient entendre. En effet, ils désirent une garantie de pouvoir reculer en tout temps du projet.
Que se passera-t-il maintenant ?
Selon le maire de Saint-Télesphore, la MRC de Vaudreuil-Soulanges doit finaliser l’achat du terrain avant de le présenter au ministère de l’Environnement. S’ensuivra une série d’études environnementales ainsi que des demandes d’autorisations gouvernementales. Ces études prendront environ deux ans, selon Patrick Bousez, préfet de la MRC. Toujours selon ce dernier, le projet est encore embryonnaire. Si le terrain ne respecte pas les critères du ministère de l’Environnement, le site sera reconsidéré.
Après avoir reçu plusieurs fois la même question, M. McKay a tenté de rassurer ses citoyens : « S’il y a un petit risque de contamination [de l’esker] on va tirer la plug. Si [le gouvernement] garanti qu’il n’y en aura pas, on ira de l’avant avec le projet », a-t-il souligné.
La majorité des élus ont pris la parole et s’entendent pour dire qu’ils ne sont pas contre le projet, mais qu’ils continueront à poser des questions.