Dominic Patry-Sauvé, un solide gaillard de L’ïle-Perrot, se rendra à Rome pour le Championnat du Monde Battle of the Nations de la Historical Medieval Battle (HMB) qui débute le 3 mai.
Par la suite, il se rendra en Écosse, à Scone Palace, une compétition de l’autre organisation la International soit la Medieval Combat Federation (IMCF) où là, il représentera le Québec le 10 mai dans le cadre d’un autre championnat mondial. Il avait préalablement fait les qualifications pour l’équipe québécoise. L’année dernière, il était allé au Danemark et au cours de l’hiver (où il s’est qualifié pour les quarts de finale), il a participé à une compétition à Moscou. Il va peut-être d’ailleurs y retourner en novembre prochain. Incidemment, les Russes sont considérés comme les meilleurs au monde dans cette discipline. « Les Ukrainiens sont forts aussi, de dire celui qui s’est classé 2e lors d’une compétition à Philadelphie. En passant, Dominic, 33 ans, est capitaine de l’équipe de Montréal où il s’entraîne deux fois par semaine dans le quartier Rosemont.
Le Béhourd
Plusieurs catégories sont inscrites dont celle à laquelle participe Dominic soit le béhourd. Le béhourd est un sport de combat impliquant l’utilisation d’armes et d’armures issues du Moyen Âge. Les armes et l’armure utilisées par un participant doivent être issues de la même région et de la même époque (comprise entre 1200 et 1699). Contrairement aux reconstitutions de batailles historiques, le béhourd est un sport régi par des règles et nécessite la présence d’arbitres. Afin de réduire les blessures, le matériel est soigneusement vérifié avant les batailles, toutes les armes sont émoussées. « Mais je participerai au combat en équipe. Cela peut être 3, 5 voire 21 combattants à la fois », précise Dominic Patry-Sauvé qui se qualifie littéralement de geek du combat médiéval. Mais comment est venue cette passion? « J’ai commencé avec le grandeur nature, un jeu de rôle et quand j’étais adolescent, j’allais sur le mont Rigaud. Je me suis ensuite intéressé aux combats médiévaux et, comme pour n’importe quel sport, si tu aimes ça, tu continues », relate-t-il.
Quant aux combats, les belligérants se battent avec de vraies armes en acier trempé et les pointes des épées et des haches sont arrondies. « Évidemment, on ne parle pas de combat à mort, pas plus qu’à l’époque médiévale, d’ailleurs », rappelle Dominic. Dans la catégorie du béhourd, par exemple, l’objectif est de mettre les adversaires au sol (trois points d’appui). La plupart des coups sont permis, mais il est interdit de frapper les genoux, de faire des estocs et de donner un coup à plat au niveau de cou. Les combats durant en moyenne 45 secondes.
« Il y a beaucoup de techniques à apprivoiser. Il faut parfois aller puiser dans de vieux manuscrits et chercher des trucs dans d’autres formes d’arts martiaux », explique Dominic.
Épées, haches et fauchons sont particulièrement utilisés pour les combats, que l’on parle de duels ou de combats en équipe.
Pas pour la gloire
Dominic Patry-Sauvé avoue candidement qu’il ne participe pas à ce genre de compétition pour les honneurs. « Je le fais pour m’améliorer. Je veux voir jusqu’où je peux aller dans ce sport. Mon but ultime n’est pas de gagner des médailles, j’ai juste du plaisir à le faire. C’est sûr qu’on en ressort avec quelques bleus, ça fait mal, mais je continue », dit-il.
Éventuellement, il aimerait participer à des joutes équestres, mais cela prend une armure spéciale pour la joute et…un cheval bien sûr.
Il arrive que Dominic participe à des démonstrations, histoire d’intéresser le public à ce sport. « Je suis d’ailleurs en pourparlers avec la Ville de Boucherville pour une journée médiévale », indique-t-il.
En attendant, on ne peut que lui souhaiter de continuer d’avoir du plaisir à pratiquer ce sport qui sort de l’ordinaire.