Karel Vallée : se choisir

La jeune trentenaire ne craint pas la prise de risques. Recommencer à zéro ne lui fait pas peur. Pour comprendre son parcours, il faut remonter à l’époque où à l’aube de l’âge adulte, elle étudie en art en vue de devenir enseignante. Après un certain temps, une remise en question s’impose : désire-t-elle réellement enseigner? La réponse lui paraît alors évidente, ce n’est pas ce qu’elle désire.

Elle révise son plan de carrière et opte pour une formation en graphisme. Elle réalise alors que la perspective de travailler essentiellement assise derrière un écran ne lui convient pas. Elle rencontre donc un orienteur et décide de s’inscrire à l’UQAM en ressources humaines.

Entre-temps, Karel rencontre celui qui est encore aujourd’hui, son amoureux. Originaire de Mirabel, elle n’hésite pas à quitter son patelin pour s’installer à L’Île-Perrot.

Son quotidien est bordé de larmes. C’est une période sombre qui la rend profondément malheureuse. Elle se retrouve face à la croisée des chemins. Certes, sa formation lui permettra de se placer les pieds dans un emploi stable, mais est-ce réellement ce qu’elle veut? Un tracé d’avance dans lequel elle ne s’épanouira pas, ne lui convient pas.

Encouragée par ses amies et son copain, elle décide alors de tout balancer et de se lancer dans ce qui lui semble être sa voie : devenir tatoueuse. Cependant, ne s’improvise pas tatoueuse qui le veut!

Ainsi, elle entre en contact avec une tatoueuse qui accepte de partager ses connaissances avec elle. La jeune femme jongle entre son emploi dans une pâtisserie située à L’Île-Perrot et ses formations chez sa mentore qui demeure dans les Laurentides.

Elle consacre un nombre incalculable d’heures à pratiquer son art sur des peaux de cochon qu’elle se procure dans une boucherie. Durant les 6 mois de ce processus d’apprentissage, elle amasse l’argent qui lui permettra, le moment venu, d’acheter l’équipement nécessaire à la réalisation de son rêve professionnel.

La route ne sera pas facile. En quittant sa région, elle a également quitté son réseau de contacts. Elle part de zéro, mais fidèle à elle-même, elle fonce tête première.

Sa rencontre avec le tatoueur Florent Cortes souligne un tournant important dans sa démarche professionnelle. Bien que le style de ce dernier soit différent au sien, elle trouve en lui un précieux allié. Florent Cortes possède un studio de tatouage et rapidement Karel devient son associée.

Ils emménagent dans un nouveau studio offrant sous le même toit l’expertise de plusieurs tatoueurs en plus d’un service de perçages. La jeune entrepreneure réalise que ce n’est pas le modèle qu’elle désire : elle souhaite se consacrer à son art et non à la gestion de personnel.

Les deux associés revoient leur plan d’affaires et emménagent dans un studio plus petit dans lequel ils offrent leurs services. Ainsi, naît à Les Coteaux le studio F.K. Tatouage.

Depuis, Karel Vallée s’épanouit en qualité d’entrepreneure, d’artiste, de femme et de mère. Elle est assurément là où elle doit être. Elle est la preuve que prendre des risques peut rapporter ce que nous cherchons tous : l’équilibre et le bonheur.

Durant toutes ces années, elle n’était pas heureuse et n’était pas à sa place. Elle a choisi d’écouter sa voix intérieure, de se choisir et de ne pas miser sur la stabilité. Elle qui pleurait tous les jours vit désormais de son rêve et de ses créations.

Elle se démarque par sa fougue, par son incommensurable talent et son audace. Elle n’hésite pas à se remettre en question et à faire les changements nécessaires lorsque cela s’impose. Recommencer à zéro entraîne de nouvelles opportunités et permet de recentrer sa vie vers une nouvelle direction : celle qui mène à l’épanouissement.

Par son parcours elle démontre l’importance de s’écouter et surtout de se choisir.