De plaintes à améliorations | VIVA MÉDIA Skip to main content

En 2016, la Ville de Vaudreuil-Dorion a réalisé 34 études de circulation. Ces études découlaient de plaintes reçues de la part de citoyens. Comment une ville choisit-elle d’installer des mesures de modération de la circulation?

Le directeur du service du développement et de l’aménagement du territoire, Olivier Van Neste, explique le fonctionnement à Vaudreuil-Dorion. La Ville se base sur sa politique d’installation de mesures de modération de la circulation pour traiter les demandes de ses citoyens. Toutes les demandes reçues sont soumises au comité de circulation de la ville de Vaudreuil-Dorion au comitecirculation@ville.vaudreuil-dorion.qc.ca. Le comité procède, ensuite, à une étude de circulation s’il le juge nécessaire.

« Dans 95 % des cas, la recommandation est de faire une étude de circulation. On a deux modèles d’outils qu’on utilise, dont l’un est un radar qu’on installe dans un poteau pendant une semaine. L’autre est une plaque de métal qu’on installe au milieu de la voie et qui fonctionne par champ électromagnétique. On fait une étude sur une semaine et un mois après on dépose l’étude au comité », détaille Olivier Van Neste. Dans les rapports, le comité se penche sur diverses données. Il peut regarder la vitesse moyenne, soit le 85e percentile pour juger s’il y a effectivement un problème de vitesse sur une voie.

Dans les rapports, il peut aussi vérifier si un arrêt est respecté : une vitesse de 40 km/h relevée par l’outil de mesure installé au milieu de l’intersection serait parlant pour le comité. C’est le comité de circulation, après avoir analysé les données de l’étude, qui fait une recommandation au conseil municipal pour l’installation d’une mesure de circulation. Cependant, une étude peut aussi révéler que la perception des citoyens est fausse et qu’aucune mesure de modération n’est nécessaire.

« Si l’on met un arrêt qui n’est pas justifié, les gens ne le font pas. Ça crée une fausse impression de sécurité. » – Olivier Van Neste

« Les mesures de modération de la circulation, comme les dos d’âne et les bollards, sont faits à 90 % pour le commun des mortels qui roulent vite sans le vouloir. On a toujours un 5 %, et beaucoup de plaintes visent ce 5 %, de gens qui roulent vite volontairement. Les mesures de modération ont leur limite », explique Olivier Van Neste, ajoutant que les rétrécissements de la voie sont encore plus efficaces pour réduire la vitesse de la circulation que des élévations de la route comme des dos d’âne. C’est pourquoi les nouveaux quartiers sont dessinés pour avoir des rues sinueuses et étroites.

La présence de policiers est également bien utile pour faire en sorte que les automobilistes baissent leur vitesse ou respectent la signalisation. D’ailleurs, à Vaudreuil-Dorion, un policier est sur le comité de circulation. Le directeur des travaux publics et le directeur du service du développement et de l’aménagement du territoire siègent eux aussi sur le comité, tout comme trois conseillers.

Dans les autres municipalités

À L’Île-Perrot, un comité de circulation a été mis sur pied il y a deux ans. Les citoyens qui souhaitent signifier leurs inquiétudes peuvent le faire via le formulaire de la Ville sur son site Internet. Généralement, huit signatures sont requises afin de s’assurer que la demande découle d’une opinion partagée entre plusieurs citoyens. Par la suite, la plainte est analysée. Le comité peut avoir recours à un analyseur de vitesse.

Pincourt pour sa part propose le programme SVP MERCI. Lancé en 2010, en collaboration avec la Sûreté du Québec, il vise à mieux cibler les interventions en matière de sécurité routière. SVP-MERCI est en fait un acronyme pour Surveillance des Vitesses Potentielles et Mesures et Équipements de Réduction et Contrôle des Impacts. Les citoyens peuvent signaler les dangers potentiels par courriel ou par téléphone. Le maire, Yvan Cardinal, soutient que des actions préventives ont été déployées en zones scolaires, dont du marquage plus visible et un changement d’emplacement de débarcadère.

Caroline Bonin

Journaliste

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