La situation d’urgence qui touche les municipalités de Rigaud, de Pointe-Fortune et des autres municipalités touchées par le lac des Deux-Montagnes est préoccupante. Désormais, tous se retrouvent entre les mains de mère Nature. Les prochains jours pourraient déterminer le sort des différentes municipalités environnantes. Hydro-Québec, pour sa part, ne peut rien changer à la situation.
(photo Nicola Di Narzo)
Pour mieux faire comprendre la situation, Hydro-Québec explique que la centrale de Pointe-Fortune est une centrale au fil de l’eau et non pas un barrage. Cette structure ne peut décidément pas retenir les eaux. La raison pour laquelle la situation est déclarée urgente, c’est que les précipitations annoncées dans les prochains jours vont faire augmenter les débits qui deviendront beaucoup trop élevés.
« Les débits étant plus élevés, la centrale n’est plus capable de contrôler le passage de l’eau, affirme Francis Labbé, porte-parole pour Hydro-Québec. Pour solutionner le problème, nous devrons ouvrir l’évacuateur de crue (la porte 1). Les gens doivent toutefois comprendre que l’ouverture n’est pas un choix, c’est une obligation puisqu’autrement, l’eau va frayer son chemin d’une autre façon et nous ne pourrons plus contrôler la situation. Cette centrale ne peut définitivement pas retenir toute cette eau avec un débit si important sans être endommagée dans le processus et créer une situation encore plus dramatique. »
Il faut savoir que la situation géographique dans le coin de Pointe-Fortune et de Rigaud favorise la montée de l’eau de façon beaucoup plus rapide qu’ailleurs et que cette centrale de Carillon-Pointe-Fortune, bien qu’elle soit l’une des plus importantes, n’est cependant pas munie d’ouvrage de régulation.
Pour pallier à la situation, Hydro-Québec, à la fin de chaque hiver, s’assure que les réservoirs au Nord soient vidés et qu’ils ne conservent que le seuil écologique minimal afin d’éviter les inondations. Cette mesure permet de mieux accueillir la crue printanière. Sans cette mesure, il y aurait 40 % plus d’eau dans lesdits territoires.
« Le système dépressionnaire annoncé est important, mais nous attendons de voir la réalité, ajoute M. Labbé. Tout dépend de la quantité et du lieu exact des précipitations. Si nous avons un peu plus de chance, les précipitations seront plus vers Montréal et descendront donc dans le fleuve, évitant le pire pour notre région. Mieux vaut se préparer au maximum pour éviter le pire. »