C’est dans quelques jours que Khrystel Chenail et Ugo Leboeuf entreront dans votre écran. Le couple de Les Coteaux est au cœur d’une série télé diffusée dès le 1er février sur les ondes de V télé. Les Effaceurs.
Grâce à la série, Les Effaceurs, les téléspectateurs pourront découvrir la réalité des travailleurs comme ceux de KC Nettoyage. (Photothèque)
Khrystel Chenail et Ugo Leboeuf, propriétaires de l’entreprise KC Nettoyage, seront en vedette dans la série télé Les Effaceurs, sur les ondes de V télé dès le 1er février. (Photothèque)
Produit par la compagnie Trinôme, qui a jadis produit SQ et 911, la série invite les téléspectateurs à suivre des professionnels du nettoyage extrême au cœur de leur travail où ils doivent éliminer toutes traces de sinistres, insalubrité ou scènes de crime. Ils nous font découvrir leurs univers méconnus avec savoir-faire et empathie.
Le couple Chenail-Leboeuf est propriétaire de l’entreprise KC Nettoyage située à Les Coteaux. L’entreprise qui a pris naissance en 2006 est la seule du genre au Québec. À savoir, avec la certification pour travailler dans des endroits insalubres, des scènes d’après décès et nettoyage avant traitement de punaises de lits et coquerelles.
Démystifier la réalité
Pour Ugo Leboeuf, accepter de participer à une série télé va au-delà de la publicité dont pourra bénéficier son entreprise. « J’ai vu l’opportunité de sensibiliser les gens sur divers problèmes que nous rencontrons dans notre métier, indique M. Leboeuf. Lorsque j’arrive sur une scène, je l’analyse toujours. J’essaie de comprendre ce qui a amené la personne à amasser autant de choses. En plus, contrairement à ce que les gens peuvent croire, je refuse de tout jeter lorsque la personne dans le besoin souffre du syndrome de Diogène. À ce moment-là, je préfère prendre le temps de parler avec elle et ensemble nous faisons un tri. Lorsqu’elle souhaite garder une chose, elle doit accepter d’en laisser une autre. J’ai la conviction que si tous les objets prennent le chemin du dépotoir, la personne sera vraiment atteinte et les conséquences pourraient être dramatiques. »
Participer à la série qui compte 10 épisodes de 30 minutes chacune, a demandé une adaptation. Autant dans la façon de faire la tâche requise que pour le temps accordé. « Un travail qui théoriquement prendrait six heures, cela nous prenait deux jours, dit Khrystel Chenail. Le tournage s’est déroulé sur plusieurs jours et sur des contrats différents. Nous devions faire notre travail tout en nous plaçant en fonction des caméras. Même pour le langage, disons que je devais faire plus attention. J’ai dû reprendre certaines scènes. Pas parce que je n’étais pas bien positionnée, mais plutôt, parce que j’avais laissé échapper un ou deux jurons. »
Les scènes qui seront présentées n’ont pas été triées. Cependant, Mme Chenail assure que son entreprise a déjà été appelée pour intervenir dans des situations beaucoup plus difficiles que ce qui sera présenté dans la série. « J’ai une formation et une certification qui m’autorise à nettoyer des scènes de crime. Je vois souvent des scènes très difficiles. Faire le nettoyage après un suicide, un meurtre ou encore la découverte d’un corps en putréfaction, ça fait aussi partie de mes tâches professionnelles. »
Khrystel Chenail et Ugo Leboeuf sont conscients qu’être au cœur d’une série télé leur apportera une certaine reconnaissance. Bien que la série ne soit pas commencée, ils assurent qu’ils se font désormais aborder. « Depuis que la bande-annonce a commencé à être diffusée, nous nous en faisons parler régulièrement, attestent-ils. C’est flatteur, car nous faisons un métier qui est très peu connu. Les téléspectateurs seront à même de faire la différence entre une maison en désordre et un endroit insalubre. C’est deux mondes complètement différents. »
Qui appelle les compagnies de nettoyage
Il faut parfois beaucoup de courage pour une personne en détresse pour faire appelle à une compagnie de nettoyage comme celle d’Ugo Leboeuf et Khrystel Chenail. C’est pourquoi le duo se fait un devoir de ne pas porter de jugement.
« Je suis un passionné, assure Ugo Leboeuf. Je ne suis pas là pour juger la personne. Je demeure professionnel et j’espère aider à ma façon. Il ne faut pas croire que c’est une clientèle pauvre. Il y a des avocats, des médecins, des chefs d’entreprise et même des personnalités connues. Souvent, c’est une accumulation d’épreuves qui amènent une personne à amasser compulsivement. Aussi, il y a des gens âgés qui souhaitent demeurer dans leur maison, mais qui ne connaissent pas les ressources. Dans notre cas, c’est souvent les villes, le CLSC et le curateur public qui nous contactent. Mais, il peut arriver qu’une famille nous contacte directement par notre site internet. Dans tous les cas, notre travail consiste à venir en aide à quelqu’un dans le besoin. »
Une deuxième saison
La saison 1 n’est pas encore diffusée que déjà une deuxième saison plane. « Il n’y a rien de confirmé. Je sais que si jamais il y a une saison 2, que la production souhaite que nous y soyons. Nous avons eu beaucoup de plaisir pendant le tournage », conclut Ugo Leboeuf.