Un vin espagnol bien de chez nous | VIVA MÉDIA Skip to main content

Alain Bellemare et sa famille sont de véritables passionnés. Ensemble, ils travaillent avec cœur au même but : créer des vins biologiques de grande qualité, dans les règles de l’art.

Alain Bellemare et Alexandre Saint-Pierre

Atteindre cet ambitieux objectif n’est toutefois pas facile au Québec, et Alain Bellemare en sait quelque chose. Le sympathique vigneron s’est lancé en affaires en 1999, alors qu’il plantait ses premières vignes à Rigaud, créant du même coup le vignoble La Romance du vin.

Au fil des années, les vins produits à Rigaud ont décroché de nombreux prix et distinctions internationales. Toutefois, Alain Bellemare voulait pousser cette passion plus loin, et créer de grands vins biologiques. Il savait cependant que ce rêve ne se concrétiserait pas au Québec, avec le climat capricieux que l’on connaît.

« La culture des vignes n’est pas facile au Québec. L’exposition au soleil est limitée. De plus, l’humidité favorise l’apparition de certaines maladies qu’il faut éviter en utilisant des fongicides, ce qui rend la création de vins biologiques plus difficile. De plus, dans l’industrie, on retrouve peu de grands vins biologiques. On a l’impression que la mention biologique implique un compromis sur la qualité du vin », partage Alain Bellemare.

Le vigneron et sa famille étaient toutefois prêts à relever le défi. Mais pour ce faire, il fallait dire au revoir au Québec.

Pays de soleil

Alain Bellemare a donc amorcé des recherches de vignobles à vendre en Amérique du Sud, puis, par hasard, en Espagne. Puis, il est tombé sur l’occasion parfaite.

« J’ai trouvé, en Espagne, à quelques heures au nord de Barcelone, un vignoble biologique à vendre. L’Espagne m’offrait ce dont j’avais besoin; un climat chaud et ensoleillé, et une culture conviviale et chaleureuse. Nous avons acheté en 2011 », dit-il.

Sous le chaud soleil d’Espagne, qui permet un raisin plus sucré, Alain Bellemare a commencé la création de ses vins biologiques, sous la bannière Bodega Villa D’Orta.

Comme le laisse savoir le vigneron, la certification biologique est plus difficile à décrocher en Europe qu’au Québec. « Au Québec, le produit n’est pas soumis à des tests pour obtenir la mention biologique. Du côté de l’Europe, c’est beaucoup plus complexe, car la certification est basée sur une série d’analyses », explique-t-il.

Ainsi, pour créer ses vins, Alain Bellemarre utilise un processus plus traditionnel. Il n’y a aucun ajout, et il utilise des levures indigènes. Le vin créé au vignoble Bodega Villa D’Orta est également vegan. Peu savent que la filtration du vin se fait souvent avec des sous-produits animaux comme le blanc d’œuf, le sang de bœuf ou le cartilage, ce qui n’est pas le cas pour le vin Bodega Villa D’Orta.

Au fil du temps, Alain et sa famille ont créé des vins qui répondaient à leur standard de qualité. À ce stade, il ne restait qu’à rejoindre la clientèle… ce qui s’avère un autre défi de taille.

Atteindre le client

En 2013, Alain Bellemare tente de faire entrer ses produits à la SAQ. « Je me suis rendu compte que ce n’était vraiment pas facile », admet-il, bien qu’il soit parvenu à ce moment-là à faire entrer temporairement son rouge sur les tablettes.

Plus tard, la chance lui sourit. Sa fille, Sabrina Bellemare, rencontre Alexandre Saint-Pierre, de l’agence Vinicolor, basée à Les Cèdres. Immédiatement, Alexandre tombe sous le charme des vins Bodega Villa D’Orta. « Je me suis retrouvé devant d’excellents vins biologiques à prix raisonnables, conçus sur un vignoble familial. J’ai tout de suite cru au produit », explique Alexandre Saint-Pierre.

Alexandre a donc organisé une rencontre avec des représentants de la SAQ. « Alain fait surtout du rouge, mais les représentants de la SAQ ont accroché sur la qualité du rosé », précise-t-il.

Un rosé de grande qualité

Le Bodega Villa D’Orta rosé est un Cabernet-Sauvignon entièrement biologique qui présente un taux d’alcool de 14 %.

Ce vin d’intensité moyenne possède des arômes de mûres et une touche pétale de violette, avec des saveurs dominantes de cerise, de figues et de prunes. Il se boit aussi bien en apéro qu’à la table, avec un plateau de charcuterie ou de l’agneau, par exemple. « C’est un rosé festif et facile à boire, qui remplace très bien un blanc », propose Alain Bellemare.

« Je vous conseille de vous le procurer rapidement, car ce sera un vin très populaire, et seules 8400 bouteilles seront produites », lance Alexandre Saint-Pierre.

Le Bodega Villa D’Orta rosé sera disponible à la SAQ dès le 19 juillet. Le rouge sera de retour sur les tablettes cet automne, et Alain Bellemare compte présenter son blanc bientôt.

Stéphanie Lacroix

Journaliste

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