La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dévoile les résultats d’un sondage spécial sur la pratique du télétravail dans les PME du Québec. Fait alarmant, seulement 36 % des petites et moyennes entreprises ont pu implanter cette pratique.
Un simple coup d’œil aux centres urbains désertés démontre que plusieurs travailleurs oeuvrent de la maison. Cependant, cette pratique ne s’adapte pas à tous les secteurs économiques. Comme le souligne François Vincent, vice-président Québec à la FCEI, un garagiste ne peut changer des pneus et une coiffeuse ne peut couper les cheveux de ses clients via vidéoconférence.
Les résultats montrent également qu’une PME sur cinq a réussi à adapter le télétravail en entreprise. Plus précisément, elles sont 13 % des PME à adopter le télétravail pour certaines responsabilités et 7 % à le faire pour la plupart des responsabilités. Pour 5 % des PME, le télétravail était déjà une pratique courante au sein de l’entreprise.
Perte de cohésion d’équipe
Selon les résultats obtenus, le télétravail a diminué la cohésion d’équipe pour la moitié des PME (53 %). Quant aux autres conséquences, il faut souligner que l’adoption du télétravail a augmenté les coûts pour 39 % des PME, diminué la facilité de communication avec le personnel pour 36 % d’entre elles tandis qu’un tiers (34 %) indiquent avoir constaté une baisse de la productivité.
« Rappelons-nous qu’au Québec, 7 PME sur 10 ont moins de 10 employés, mentionne François Vincent. Pour ces entreprises, il peut être plus complexe et aussi plus coûteux d’entreprendre un tel virage. C’est encore plus difficile en contexte de crise, parce qu’elles ont connu une diminution vertigineuse de leurs ventes et peinent encore aujourd’hui à retrouver leur rythme de croisière. De plus, même si la cohésion du personnel peut être facilitée lorsqu’il s’agit d’une petite équipe de travail, force est de constater qu’à distance, cela représente un défi supplémentaire pour des propriétaires d’entreprise pris dans une crise sans précédent. »
Principales préoccupations des PME à l’égard du télétravail
Les PME ont également communiqué leurs préoccupations en lien avec le télétravail. En tête de liste, elles craignent les impacts sur le développement des affaires (49 %) et soulignent les difficultés liées à la supervision des employés (47 %). Notons que près du tiers des PME (31 %) redoutent les coûts que cela représente pour l’entreprise et elles mentionnent également comme frein l’accès des employés à une connexion Internet fiable et à haute vitesse. Enfin, les enjeux en matière de santé et sécurité au travail préoccupent également certains propriétaires d’entreprise qui ont sauté le pas (28 %).
« Les PME souhaitent prendre le virage du télétravail. Elles ont toutefois besoin d’accompagnement pour faciliter leur transition, tant au niveau de la formation que pour supporter les coûts supplémentaires qui y sont associés. De plus, pour entreprendre cette transition avec succès, avoir accès à l’Internet haut débit dans toutes les régions du Québec est névralgique, » conclut M. Vincent.