L’Association Restauration Québec (ARQ) demande au gouvernement Legault et à la Santé publique de ne pas fermer une nouvelle fois les salles à manger des restaurants dans les régions qui passeront en zone rouge. Parce que la fermeture des salles à manger, même pour une ou deux semaines, signifierait la fermeture définitive de nombreux restaurants, l’Association juge que cette option doit être évitée à tout prix.
Pour l’ARQ, la situation des restaurateurs est déjà très difficile. Les ventes totales de l’industrie depuis le début de l’année sont inférieures de 34 % par rapport à l’an dernier. À Montréal, c’est encore bien pire, les restaurants ont accusé une baisse de leurs ventes de 50 % en juillet dernier en comparaison avec le même mois en 2019. Les prochains mois, avec la fermeture des terrasses et une période des fêtes qui sera vraisemblablement compromise, étaient déjà une source d’inquiétude pour les exploitants.
Dans un courriel envoyé ce matin au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l’ARQ a plaidé que les restaurants faisaient partie de la solution pour contrôler la pandémie. Ils offrent en effet à la clientèle un environnement supervisé et encadré, respectueux des directives sanitaires, que les policiers et la Santé publique sont en mesure de surveiller, ce qui n’est pas le cas quand les gens se rassemblent à la maison.
Les restaurateurs veulent par ailleurs rappeler que de fermer la salle à manger d’un restaurant a plus de conséquences par rapport à l’équivalent dans d’autres secteurs. Ce n’est pas comme fermer temporairement un magasin de chaussures où les souliers restent sagement sur les tablettes en attendant la réouverture des portes. Fermer une salle à manger engendre automatiquement des pertes de nourriture, nourriture qu’il faudra racheter quand on pourra rouvrir. Aussi, comment conserver le personnel nécessaire au fonctionnement d’un restaurant si une épée de Damoclès leur pend au-dessus de leurs têtes toutes les semaines?
L’impact d’une telle fermeture ne se limitera pas à la restauration. Comme l’industrie achète plus de 2,5 milliards en produits alimentaires québécois, c’est toute la filière bioalimentaire qui subira les contrecoups économiques de cette deuxième « mise sur pause ».
L’ARQ compte poursuivre son travail de représentation auprès des autorités gouvernementales afin d’éviter les graves conséquences qu’aura une telle décision sur ses membres.
Fondée en 1938, l’ARQ est la plus vieille association de gestionnaires de la restauration au Canada et la plus importante au Québec regroupant près de 5 600 membres ayant réalisé, en 2019, plus de 6 milliards de dollars de ventes, soit environ la moitié du total des recettes de toute l’industrie de la restauration au Québec.