Les chevaux ne servent pas uniquement de main-d’oeuvre pour les humains. Ces grands mammifères peuvent encore avoir plusieurs années de vie après leurs derniers tours de calèche. C’est l’objectif d’une histoire de chevaux, ou en anglais A horse tale, qui permet une seconde vie aux chevaux de la grande région de Montréal. La seule et unique de la région, située sur la rue Murphy, à Vaudreuil-Dorion.
Mike Grenier et son équipe de bénévoles. Chacun donne plusieurs heures par semaine, au grand plaisir des bêtes. Photo: Guillaume Cyr
L’histoire commence en 2012 lorsque Kerri Fenoff a sauvé une bête. Elle eut alors l’idée de trouver un lieu, un refuge pour les chevaux, plus rare que les refuges pour les animaux de compagnie.
Ainsi, plusieurs se sont joints à l’aventure par la suite et ont emboité le pas pour suivre son initiative.
Des chevaux à la retraite, un poney diabétique, des montures qui ne peuvent plus être montés car trop vieux; Ils ne sont pas morts pour autant et ont encore beaucoup d’amour à donner.
12 chevaux peuvent être hébergés, et depuis les débuts de l’organisme, 25 ont déjà trouvé refuges de l’histoire de chevaux.
Contact équin
La beauté dans toute cette histoire, selon le directeur général Mike Grenier, c’est que l’organisme ne fait pas seulement que sauver les chevaux. L’écurie sert d’échappatoire au petit train-train quotidien.
Les bénévoles, au nombre d’environ 70, viennent s’y réfugier chaque semaine.
Ils viennent y panser les blessures et socialiser avec les autres amateurs de plaisir équestre en faisant des tâches, comme donner de la nourriture, ramasser le foin et le fumier, s’amuser avec les animaux.
« Lorsqu’on rentre ici, on demande aux gens de laisser leurs problèmes à l’extérieur de la clôture et de profiter de la compagnie des autres. On a trois valeurs: le respect, l’inclusion et la famille. »
Depuis ses débuts, l’organisme sans but lucratif s’est stabilisé grâce aux dons reçus de la part de la communauté. Pas question de faire du profit. Et aussi hors de question de s’empêcher de dépenser pour les chevaux.
« Si on a besoin d’argent pour les chevaux, on va leur en trouver. Pour nous, l’important, c’est de leur offrir une retraite bien méritée après une vie à avoir tant donné aux humains », justifie-t-il.
Inclusion
Comme si ce n’était pas assez, l’organisation a aussi une mission inclusive en accueillant plusieurs groupes depuis maintenant deux ans.
Des groupes de jeunes souffrant du trouble du spectre de l’autisme, des groupes d’individus souffrant d’anxiété et de depression, des gens souffrant de sclérose en plaques; ils sont plusieurs à expérimenter les bienfaits du contact avec les chevaux.
« Ils sont en campagne, ils peuvent toucher les chevaux et pour tout le monde c’est un grand réconfort. Les chevaux ont travaillé toute leur vie pour les humains, et maintenant, ils aident encore les humains en donnant du réconfort. Les gens repartent avec le sourire, et ça n’a pas de prix », assure-t-il.
Expansion
Le directeur général voit plus grand. En raison d’une forte demande, l’écurie doit refuser plusieurs chevaux à trouver une niche au refuge. Il espère changer la situation le plus rapidement que possible et se procurer les terres du fermier, à côté de l’écurie actuelle.
« On veut accueillir jusqu’à 40 chevaux avec les nouvelles constructions. On veut construire aussi des nouvelles écuries plus inclusives pour permettre à des gens en chaises roulantes de venir, et même peut-être des personnes en fin de vie », dit-il, plein d’espoir.
À quand ce nouveau projet qu’il nomme évolution? Il ne peut pas dire précisément, car il doit s’entendre sur un accord avec le gouvernement du Québec sur la nouvelle vocation du terrain. Par contre, M. Grenier aimerait que ce soit le plus vite possible. Pour le moment, l’organisme a besoin d’un peu plus de fonds pour réaliser le projet.
Il aimerait d’ailleurs réaliser ce projet à temps pour recevoir les chevaux des calèches de Montréal.
Ils seront dorénavant interdits à partir de décembre 2019 de faire des tours de calèche dans la métropole.
Et si pourquoi l’homme mentionne souvent le nom de l’organisme dans la langue de Shakespeare, c’est que l’organisme est essentiellement connu du milieu anglophone. Son autre souhait est de recevoir aussi de plus en plus de francophones dans les prochaines années.
Pour plus d’informations sur la fondation, il est possible de visiter le ahtRescue.org. Les intéressés peuvent se présenter aux portes ouvertes chaque samedi de 14 à 16 heures.