Développement du lac à la Carrière
L’appellation du lac à la Carrière est au centre d’un différend entre un promoteur et la Ville de Vaudreuil-Dorion. En effet, le premier souhaiterait remplir l’ancienne carrière dans le quartier des Floralies du lac, alors que la Ville désire protéger ce qu’elle considère être un lac.
Le lac à la Carrière pourrait être appelé à disparaître si le MDDEFP tranche qu’il s’agit d’une carrière plutôt qu’un milieu humide.
Le lieu nommé le lac à la Carrière par le ministère du Développement Durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) a été creusé pour permettre la construction du boulevard métropolitain dans les années 1960. Avec l’achèvement des travaux, la carrière a été laissée à l’abandon pour se transformer, peu à peu, en lac. Le nœud de la dispute entre le promoteur et la Ville réside dans cet historique. Le promoteur affirme que c’est une carrière, donc une création humaine, qui peut être modifiée, alors que pour la Ville il s’agit d’un milieu humide à protéger. Qui plus est, le promoteur s’est porté acquéreur du terrain qui couvre la carrière il y a de nombreuses années et il souhaite maintenant le développer en zone résidentielle.
Certains citoyens ont été surpris, en août, de voir la Ville passer une résolution pour voir le phasage modifié sur les lots que désire développer le promoteur. Pour le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, le conseil municipal ne prenait pas là une action afin de permettre au promoteur de remplir le lac pour du développement. « C’était une simple formalité technique. Le développement de la Ville est très rapide et nous sommes tenus, par le gouvernement du Québec, de changer de phase de développement lorsqu’un nouveau secteur atteint 75 % d’occupation », explique l’élu.
Lac ou carrière ?
« Pour nous, à la Ville, il est clair que ce n’est plus simplement une carrière, mais bien un lac. C’est devenu l’habitat d’animaux et de végétaux. Avec le laisser-aller des dernières décennies, la carrière s’est transformée en lac. Le promoteur affirme que c’est une carrière et c’est là que nous avons un litige », poursuit le maire Pilon.
En effet, il semble que le promoteur en question a reçu des avis légaux lui confirmant que le lac à la Carrière est une construction humaine et qu’il peut être rempli pour la construction résidentielle, comme le permet le zonage municipal.
« Ce que les gens doivent comprendre, c’est que le terrain appartient au promoteur et il peut en faire ce qu’il veut temps et aussi longtemps qu’il ne touche pas à l’eau. Nous avons appris qu’il amorçait des travaux en bordure du lac et nous en avons avisé le MDDEFP », affirme France Lavoie, directrice aux communications pour la Ville.
Plus concrètement, le promoteur doit obtenir du ministère un certificat d’autorisation qui lui permettrait, le cas échéant, d’effectuer des travaux dans le lac comme le remplissage. Pour l’instant aucun document de cette nature n’a été publié. Dès lors, le lac à la Carrière demeure protégé par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables et une bande riveraine doit être respectée sur 15 mètres.
La Ville et le promoteur devront se soumettre à l’avis du MDDEFP lorsqu’il sera émis. « Si on nous dit que c’est une carrière, nous ne pourrons plus vraiment empêcher le projet », souligne France Lavoie.
Pour l’heure, le maire Guy Pilon ne s’attend pas à une décision rapide de la part du MDDEFP.