Un lock-out qui fait déjà mal dans la région | VIVA MÉDIA Skip to main content

L’arrêt de travail de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) aura inévitablement des conséquences importantes dans plusieurs sphères. Impossible de ne pas être impacté.

(Photo Stéphane Brunet)

Domaine manufacturier, agriculture et alimentaire, approvisionnement en pétrole, si le conflit se prolonge, les impacts se feront ressentir rapidement. Même les concessionnaires automobiles ne sont pas épargnés.

À Salaberry-de-Valleyfield, des entreprises comme CEZinc, Macco Organiques Inc, Grace Canada et bien d’autres, utilisent les voies ferroviaires pour recevoir et expédier de la marchandise.

Pour la députée de Salaberry-Suroît, Claude DeBellefeuille, il est important que le ministre du Travail, Steven MacKinnon, fasse preuve de leadership en mettant de la pression sur les deux entreprises afin que reprennent les négociations.

« Ce n’est pas une grève, explique la députée. C’est un arrêt de travail de la partie patronale. En agissant de la sorte, le CN et le CP prouvent qu’ils ne veulent pas négocier. Je ne peux pas imaginer que la situation perdurera pendant des semaines. En ce moment, des entreprises paniquent. En déclenchant un arrêt de travail comme c’est le cas actuellement, le CN et le CP décident de mettre fin à la chaine d’approvisionnement. C’est déplorable. »

 Produits de base

Alors que planait la possibilité d’un arrêt de travail, les compagnies ferroviaires refusaient déjà le transport de produits périssables. Cela entraînera des répercussions dans la chaine alimentaire. John Van Horne, responsable de la gare de CSX à Salaberry-de-Valleyfield explique que le mélange pour nourrir les animaux de ferme commencera à manquer à l’appel d’ici deux semaines.

Il ne faut surtout pas croire que des alternatives comme le transport par voie terrestre peut compenser. En 2022, ce sont plus de 315 millions de tonnes de marchandises qui ont été transportées sur les voies ferroviaires.

Transports

Plusieurs entreprises manufacturières ont mis en place des plans de contingence pour la continuité de leurs opérations, autant au niveau de l’approvisionnement que de la distribution de leurs produits. Cependant comme l’explique Joanne Brunet, directrice de Développement économique Vaudreuil-Soulanges cela apportera une augmentation de la circulation. « Chez DEV, nous sommes hautement préoccupés par l’affût de camions additionnels sur le pont de l’Île-aux-Tourtes et l’autoroute 20, particulièrement car ça coïncide avec la rentrée scolaire et l’annonce de fermeture du pont 2 week-ends en septembre. Le gouvernement devrait envisager le retour à la gratuité au péage de l’A30 et du transport collectif par autobus via les différentes gares du territoire », mentionne Mme Brunet.

Exo

Comme les trains de banlieue d’exo circulent sur les voies du CP, ils ont présentement l’interdiction de s’y trouver en raison de l’arrêt de travail. Par conséquent, le service de la ligne 11 Vaudreuil/Hudson est interrompu. La seule mesure pour contrer les répercussions est l’ajout d’autobus. Or la réalité est que l’exploitant des services de transport collectif par trains et autobus, ainsi que le transport adapté sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal ne compte pas sur une liste garnie de conducteurs.

Fédération des chambres de commerce du Québec

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) sonne l’alarme sur les répercussions majeures qu’entraine l’arrêt des opérations des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Canadien Pacifique à Kansas City (CPKC). La FCCQ demande au ministre fédéral du Travail, Steven Mackinnon, de mettre de la pression pour la reprise des négociations.

« Cet arrêt de travail simultané au sein des deux plus grandes compagnies ferroviaires du Canada aura des conséquences sans précédent sur la chaine d’approvisionnement partout au pays, et ultimement sur le prix de plusieurs biens, précise Alexandre Gagnon, vice-président, Travail et Capital humain à la FCCQ. Les victimes d’un tel conflit de travail ne devraient pas être les milliers d’entreprises et leurs travailleurs qui dépendent de la fiabilité de nos réseaux ferroviaires. Le ministre fédéral du Travail doit revenir sur sa décision et accepter que des arbitres interviennent pour régler le conflit. »

Steve Sauvé

Journaliste

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