Puisque tous les festivals ont été annulés, l’avenir est très sombre pour les entreprises qui se spécialisent dans l’événementiel. Dans Vaudreuil-Soulanges, Chapiteau National se retrouve sans contrat pour les 12 prochains mois.
Stéphane St-Gelais, président de Chapiteau National, explique que sans une aide importante du gouvernement, qu’il sera impossible pour plusieurs entreprises dans le domaine de l’événementiel de poursuivre leurs activités. D’ailleurs, il a été lui-même dans l’obligation de mettre fin à l’emploi de ses employés et ses trois camions sont stationnés pour une durée indéterminée.
« Je n’ai plus de revenu, dit M. St-Gelais. Mon entreprise n’est admissible à aucune subvention. Je suis dans ce domaine depuis 26 ans. Je peux confirmer qu’aucune PME, comme la mienne, n’a un fonds de roulement pour attendre une reprise dans un an. Il y aura plusieurs fermetures de commerces dans les prochaines semaines ET MOIS. »
Perte de plus de 600 000 $
L’estimation de sa perte financière, M. St-Gelais mentionne qu’elle sera de plus de 600 000 $. « Dans les 100 jours de l’été, j’ai pour approximativement 600 000 $ en contrat, admet-il. Là, tout est annulé. Jamais je ne serai capable de récupérer cette somme alors que mes paiements se poursuivent. Les gens croient à tort que les entrepreneurs sont riches. Nous avons simplement acheté nos emplois et une passion via nos entreprises. »
Reporter les paiements
Les frais de roulement de Chapiteau National sont de 8000 $ par mois. Reporter les paiements a même un désavantage. « Je ne m’en cache pas, j’ai arrêté mes paiements. Cependant, je dois payer les intérêts sur les prêts. Le reste est repoussé. Qu’est ce que je vais faire lorsque l’échéancier va arriver et que je n’aurai pas d’autres options que de payer. Je n’aurai pas plus de revenus. »
Le gouvernement a mis en place une offre de prêt de 40 000 $ pour les PME. Ceci est un couteau à double tranchant selon Stéphane St-Gelais. « C’est une dette supplémentaire, confirme le propriétaire de Chapiteau National. Il va falloir rembourser ce prêt éventuellement, mais si je n’ai pas de revenu je ne serai pas capable. Faire ce prêt pour payer des comptes c’est l’équivalent de payer son hypothèque avec sa carte de crédit. C’est contracter une dette pour en payer une autre. »
Stéphane St-Gelais conclut en confirmant qu’il cherchera éventuellement un emploi. « Présentement, je vis sur ma marge de crédit. Comme mon entreprise était sur le point de recommencer à avoir des contrats, le solde de ma marge est haut. Il atteindra sa limite surement un jour. Sans contrat, je ne pourrai pas rien faire. »
Stéphane St-Gelais n’envisage absolument pas de fermer les portes de son entreprise. « Je n’ai pas travaillé 26 ans de ma vie pour me laisser abattre dans mes propos. J’ai beaucoup d’ouverture et de transparence, mais je veux exprimer toute la réalité d’une entreprise qui vit de l’événementiel en 2020. En terminant, c’est avec plaisir que je vais faire une soumission à mes futurs clients pour l’année 2021. »