Jeudi dernier, j’ai organisé une tournée avec une quinzaine d’acteurs importants du logement social dans la circonscription. J’étais en compagnie de mon collègue Denis Trudel, député de Longueuil-Saint-Hubert et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Solidarité sociale.
Les intervenants nous ont fait état des besoins en logement social dans le comté. On estime à environ 1000 logements qui manquent actuellement dans Salaberry-Suroît afin de répondre aux besoins des aînés, des familles et des personnes les plus vulnérables.
Bref, alors qu’on demandait aux gens de rester chez eux, certains n’ont pas de chez eux adéquat et abordable. Pendant que des rubans sont coupés partout à l’extérieur du Québec, l’argent dort à Ottawa.
Le gouvernement fédéral est passé maître dans l’annonce d’un programme, d’une mesure, sans pour autant livrer la marchandise. Pendant la pandémie, ce sont les aînés, notamment, qui se sont fait annoncer une bonification qu’ils attendent toujours. La compensation promise à tous les agriculteurs sous gestion de l’offre, à l’exception des producteurs laitiers, n’est toujours pas arrivée.
En 2017, donc il y a 3 ans, le fédéral annonçait en grande pompe une entente de 55 milliards de dollars pour financer sa Stratégie nationale du logement. De ce montant, on promet 1,4 milliard de dollars au Québec. Le Québec a déjà développé un modèle de logements sociaux bien implanté, mais qui fonctionne généralement bien. En toute logique, l’argent devrait être déjà dans les coffres de l’État québécois et les projets sortis de terre.
Vous vous doutez bien que l’argent n’est toujours pas au rendez-vous et le commun des mortels se demande : comment ça? C’est que le fédéral veut donner de l’argent, mais sous certaines conditions. Pourtant, la question du logement est une responsabilité exclusive du Québec et des provinces.
C’est comme si je prenais 20 $ dans ton portefeuille et te le redonne à condition que tu m’achètes des bonbons. D’abord, c’est mon argent. Et puis, je veux des fraises du Québec, moi!
Cette attitude du fédéral est dénoncée par tous les partis à l’Assemblée nationale. Tous les partis. Qu’ils soient souverainistes, nationalistes ou fédéralistes, de gauche ou de droite. Tous s’entendent pour dire que si le fédéral tient à dépenser de l’argent en matière de logement social, qu’il se contente de remplir son seul et unique rôle en cette matière : transférer les sommes au Québec.
Cette attitude du fédéral a des conséquences réelles jusqu’ici, dans Salaberry-Suroît. Cette arrogance a assez duré.
Claude DeBellefeuille
Collaboratrice spéciale
Députée de Salaberry-Suroît