Le développement immobilier dans Vaudreuil-Soulanges fait face à un ennemi de taille. Des promoteurs qui ont fait l’achat de terrain espèrent de bâtir appartements et maison. Cependant, certaines villes et municipalités de Vaudreuil-Soulanges ne sont pas en mesure de fournir les services requis.
La consommation en eau potable est tellement excessive à Saint-Lazare qu’elle freine le développement immobilier, (Photo Steve Sauvé)
Difficile de parler de construction sans parler de la pénurie de logements qui frappe le Québec depuis trop d’années déjà. Impossible de passer une semaine sans que la problématique s’invite dans les actualités. Combiner à la pénurie de logements, la demande exponentielle qu’amènera dans les prochaines années l’hôpital de Vaudreuil-Soulanges. Selon les prévisions, plus de 4000 emplois y seront créés. Inévitablement, ce quelques milliers de personnes qui pourraient décider de s’établir dans Vaudreuil-Soulanges. Mais où?
Dans le cadre du rendez-vous politique organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Vaudreuil-Soulanges le jeudi 2 mai, Sylvain Farand du Groupe Sylvain Farand, une entreprise basée à Vaudreuil-Dorion a profité de la période de questions pour s’entretenir avec la mairesse de Saint-Lazare.
L’entrepreneur en construction dispose de plus d’une superficie de plus 2 M de pieds carrés afin de construire 2000 unités dans le secteur de Saint-Lazare, à proximité du futur hôpital. Mais, il se bute à un problème avec l’eau potable.
« Je souhaite construire 7000 portes dans 9 municipalités dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges, dit-il. Cependant, il n’y en a que 1200 qui seront mises en chantier, et ce, à Notre-Dame-de-L’Île-Perrot. Pour le reste, nous faisons face à des problèmes, notamment en service d’aqueduc et d’égouts. »
Le projet souhaité à Saint-Lazare ne comprend pas uniquement des habitations. Il est question de construction à des fins commerciales et institutionnelles.
« C’est un projet de 2000 portes avec du zonage mixte en façade sur la route de la Cité des jeunes, avec du commercial et des logements sur le dessus. Je souhaite aussi construire de l’institutionnelle puisque l’arrivée de l’Hôpital de Vaudreuil-Soulanges créera inévitablement des besoins. De plus, en amenant des commerces de proximité, ça minimise les déplacements, donc, ça réduit l’empreinte écologique. »
Si le projet est déjà alléchant en temps de pénurie de logements, l’entrepreneur ne s’arrête pas là. Un autre projet qui sera situé dans le quartier Vallée-Chaline comprend la construction de 400 portes. Mais, les choses se compliquent.
« Nous avons des contraintes d’aqueduc, on est limité. Il semble que dans la vie, il y a des solutions à tout. C’est dérisoire de penser que l’on est collé sur le futur hôpital et que l’on ne pourra pas bâtir sur les terrains de disponibles. Je ne suis pas le seul. Il y a 6 projets de promoteurs différents et nous sommes limités à 200 portes chacun. »
Trouver des solutions alternatives
Pour M. Farand, l’heure n’est pas aux problèmes. Il préfère parler de solutions. « Il faudrait regarder comment nous pourrions capter les eaux comment les garder. Comment augmenter la capacité de l’aqueduc. »
Alors que le prix médian des résidences à Saint-Lazare est de 675 000 $ pour le premier trimestre de 2024, Sylvain Farand parle plutôt de construction plus abordable. « Nous avons déjà construit des structures de bois et les prix variaient de 275 000 à 300 000 $ taxes incluses. Pour les structures de béton comme il est question dans les projets présentés, les prix tournent autour de 350 000 $ l’unité. »
M. Farand assure être capable de construire des logements abordables. « Mais, il faut commencer. Je dois m’assoir avec les gens de la ville, mais on ne peut pas se limiter à construire approximativement 300 portes. J’ai 2 500 000 pieds carrés. C’est dérisoire de limiter la densification à aussi peu. Ça ne respecterait même pas les normes du Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal. »
Avec la venue du futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges et la crise du logement, l’entrepreneur est catégorique. Il faut accélérer les acceptations de projet autant au ministère de l’Environnement, et par les villes. « C’est très long. il faut que les villes accélèrent les acceptations aussi. Il y a plein de normes et nous devons passer au travers chacune d’elles. Quand les villes ont de la volonté, ça va bien, mais parfois, c’est très long et on sent qu’il y a un peu de résistance en ce moment à augmenter la densité dans des villes. Ça n’avance pas. »