Riches de la PCU | VIVA MÉDIA Skip to main content

Imaginer son revenu mensuel tripler fait l’envie de plusieurs. C’est ce qu’a vécu un couple de Soulanges lors de l’entrée en vigueur de la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

La Covid-19 est une terrible ennemie. Son apparition au Canada a été prise au sérieux. Les deux paliers de gouvernement ont uni leurs efforts afin de permettre aux citoyens d’avoir accès à une source de revenus tout en tentant de garder une partie de l’économie ouverte. Cependant, il serait faux de croire que tous les Canadiens ont été touchés de façon significative par les mesures mises en place. En fait, certains ont même vu leur source de revenus augmenter de façon significative.

Revenus à la hausse

Réjean et Monique (noms fictifs) sont en couple depuis plusieurs années. Le couple qui vivait de l’aide sociale avec ses quatre enfants recevait environ 1800 $ de l’assistance sociale. À ce montant s’ajoutent les versements d’allocations familiales. Cependant, en avril dernier, les revenus du couple ont véritablement explosé.

« Comme nous avons travaillé en 2019 et que nos revenus annuels ont été supérieurs à 5000 $, nous avons fait une demande pour recevoir la Prestation canadienne d’urgence (PCU), explique Réjean qui exige à ce que son identité soit confidentielle pour des raisons évidentes en échange de son témoignage. Ma conjointe et moi avons donc reçu 2000 $ par mois chacun. L’allocation familiale du Canada a été majorée à une occasion de 300 $ pour chacun de nos enfants. Donc, ce mois-là, le dépôt a été supérieur de 1200 $. Sérieusement, nous avons connu une hausse de notre niveau de vie. Sans vouloir être prétentieux, j’ai eu les moyens de faire certaines activités en famille que je n’aurais jamais cru être possible. »

Comme si cela n’était pas déjà suffisant, Réjean a travaillé à temps plein pendant l’été pour une entreprise de paysagement. « Je connais le propriétaire, dit l’homme dans la quarantaine. Il ne parvenait pas à embaucher des étudiants puisque ceux-ci recevaient 1300 $ par mois pour la PCU étudiante. Donc, je me suis proposé pour travailler, mais sans être déclaré auprès du gouvernement. Il me payait 10 $ de l’heure et je travaillais entre 50 et 60 heures par semaine. »

Pas une fraude selon lui

Difficile d’être en accord avec la façon de penser de Réjean. D’ailleurs, il ne considère pas sa façon de faire comme une fraude. Pour lui, il est question d’une opportunité financière qu’il a saisie. « Je n’ai pas supplié personne, confirme Réjean. Le programme a été conçu et je respectais les prérequis pour y avoir accès. J’avais le droit de lâcher l’aide sociale pour obtenir de la PCU. Même pour mon travail, je ne vois pas cela comme une fraude. J’ai aidé un entrepreneur tout en acceptant de recevoir une rémunération inférieure au salaire minimum. Il ne faut surtout pas penser que je suis le seul à avoir travaillé tout en recevant de la PCU. J’invite les gens qui ne me croient pas à regarder autour d’eux. Plusieurs personnes ont fait cela. »

Questionné afin de connaitre son revenu annuel, Réjean est transparent. « En 6 mois, nous avons reçu plus de 60 000 $, confirme le père de famille de quatre enfants. Cela inclut évidemment mon salaire de l’été. Nous nous sommes vraiment gâtés. Les enfants ont eu de nouveaux vêtements et de nouveaux jouets. Nous avons acheté des meubles et je me suis acheté une moto. Sérieusement, ce n’est pas avec le peu d’argent que nous recevions de l’aide sociale que nous aurions pu avoir cela. Pendant six mois nous avons vécu une vie relativement normale plutôt que d’être en survie. »

Impôts

Qui dit Prestation canadienne d’urgence, dit inévitablement de devoir payer les impôts qui s’y rattachent. Pour cela, Réjean ne se dit pas inquiet. Je viens de retomber sur l’aide sociale. Lors des impôts 2021, j’aurai deux possibilités. Je peux faire un arrangement de paiements ou encore, laisser cela aller. Le gouvernement pourra toujours se payer avec ce que je perçois habituellement comme remboursement de TPS. »

Finalement, Réjean attend avec impatience la première tempête de neige. « L’hiver je travaille pour une entreprise de déneigement et je paie des impôts. Pour dire vrai, avant les six derniers mois, je n’avais jamais eu l’opportunité de gagner autant d’argent rapidement. Je l’ai fait et si c’était à refaire, je n’hésiterais pas un instant. Je n’ai pas tué personne. En plus, avec la quantité d’achats que nous avons effectués, nous avons remis une partie de l’argent dans les coffres du gouvernement puisque comme tout le monde, nous avons payé des taxes. »

Steve Sauvé

Journaliste

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