Les rumeurs électorales fusent de partout. Pourtant, vous êtes nombreux à confirmer ce que j’anticipais : l’appétit électoral est bien faible. Au contraire, vous vous expliquez mal les ambitions de Justin Trudeau alors qu’on se sort toujours de la pandémie, que les feux de forêt forcent des évacuations d’urgence en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario.
De mon côté, ce que je crains en ce moment, c’est qu’un déclenchement hâtif des élections par Justin Trudeau équivaudrait à tuer le projet de loi que je porte au nom des travailleurs malades.
L’ambition est de faire passer de 15 à 50 semaines les prestations spéciales d’assurance-emploi pour les travailleurs qui n’ont rien d’autre que le programme d’assurance-emploi pour les soutenir durant leur combat contre la maladie. Au moment où l’on se parle, les travailleurs ont droit à seulement 15 semaines d’aide pour lutter contre un cancer, par exemple. C’est honteux.
Une élection a comme conséquence d’annuler tous les projets de loi à l’étude. Autrement dit, il faut recommencer l’ensemble du processus du début.
C’est depuis février 2020 qu’avec mes collègues du Bloc Québécois, nous menons activement la charge pour les travailleurs malades. Une motion a été adoptée à la Chambre des communes, mon projet de loi a été présenté, appuyé, étudié puis adopté en comité parlementaire. C’est un long processus. Nous en sommes enfin à la veille du vote final, prévu à l’automne. C’est donc plus d’un an et demi d’effort qui serait sabordé par les ambitions électorales de Justin Trudeau.
J’en appelle au sens des responsabilités du premier ministre Trudeau. Les travailleurs méritent de pouvoir guérir dans la dignité. D’ailleurs, j’invite encore une fois monsieur Trudeau et son parti d’enjoindre la majorité des députés en faveur de mon projet de loi. Jusqu’à présent, les Libéraux ont massivement voté contre les 50 semaines demandées. Je m’explique mal comment ils peuvent s’isoler sur cette mesure pourtant pleine de compassion et qui s’adresse aux plus vulnérables.
Pour les Libéraux, il est encore temps de changer de position et d’être du bord des travailleurs malades.
Les élections estivales sont tout simplement non souhaitées. Elles seraient surtout nuisibles pour l’avancement de la cause des travailleurs malades. Les libéraux de Justin Trudeau ont obtenu un mandat minoritaire en 2019 : qu’ils agissent comme tel.
Si les Libéraux appellent les citoyens aux urnes, je serai prête à leur rappeler qu’ils abandonnent les travailleurs malades. Et s’il le faut et que j’obtiens toujours votre confiance, je recommencerai le travail pour enfin obtenir ce qui est juste pour nos travailleurs.
Claude DeBellefeuille
Collaboratrice spéciale
Députée de Salaberry-Suroît