Les étudiants du Chêne-Bleu se mobilisent

Les étudiants de l’École secondaire du Chêne-Bleu situé à Pincourt ont manifesté le vendredi 7 octobre afin de démontrer leur désaccord sur le déménagement du programme Sport-Art-Études dès l’an prochain, à l’École secondaire de la Cité-des-Jeunes.

(Photo Steve Sauvé)

Photo: Steve Sauvé

(Photo Steve Sauvé)

Dès 9 h 15, ce sont des centaines d’étudiants qui se sont rendus sur le terrain de football afin de manifester pacifiquement. Parents, élus municipaux, élus provinciaux et même enseignants ont soutenu les étudiants.

Hugo St-Jacques Rousseau, porte-parole pour les étudiants explique que le programme Sport-Art-études est implanté au Chêne-Bleu depuis 11 ans et que les adolescents y sont attachés. « La direction nous dit que nous devrons nous adapter, confie l’adolescent de 5^e secondaire qui pratique le hockey. Le programme a été créé pour ici et il doit rester ici. Nous sommes des Intrépides du Chêne-Bleu. »

Situation similaire pour Maude Bourdeau. L’adolescente confirme son fort lien d’attachement pour son établissement scolaire. Or, il lui est maintenant interdit de porter le chandail des Intrépides. « C’est interdit par la nouvelle direction, dit Maude Bourdeau. Auparavant, nous avions le droit de le faire le vendredi, mais désormais, c’est interdit. C’est dommage puisque c’est notre sentiment d’appartenance qui s’envole. »

Orélie Lefebvre, Charlotte Giraldeau et Mérilie Brennan, trois étudiantes au programme, dont le déménagement pour l’an prochain a été annoncé cette semaine, expliquent qu’elles souhaitent être des diplômées de l’École secondaire du Chêne-Bleu. « Aujourd’hui, nous démontrons en manifestant notre appartenance pour notre école. Nous ne voulons pas changer d’établissement. Le programme Sport-Art-études doit rester ici. Personne de la direction ou du centre de service scolaire ne nous a demandé notre avis », affirment les étudiantes.

Une pétition de plus de 2000 noms

Raef Sabra et Eva Morel ont mis en ligne une pétition dans le but de recevoir des appuis de la population afin de sauver le programme Sport-Art-études. « Nous avons amassé 2000 signatures en 24 h, dit Raef Sabra. Des gens en provenance de partout nous appuient. La pétition a même été partagée en France. Nous allons la remettre au Centre de service scolaire des Trois-lacs. »

Des élus municipaux et provinciaux étaient présents et visiblement solidaires envers les étudiants. Marie-Claude Nichols, députée de Vaudreuil, n’a pas hésité pour endosser le chandail des Intrépides du Chêne-Bleu.

Son collègue, Enrico Ciccone, député de Marquette et ancien joueur de la Ligue nationale de hockey, a pris la parole pour informer les étudiants qu’ils peuvent compter sur le soutien des élus présents.

« Nous vous avons entendu. Nous voulons vous dire que nous ferons tout en notre possible pour sauver le sport-art-études ici au Chêne-Bleu. Nous allons intervenir au bureau du ministre de l’Éducation avec la collaboration de la direction. On va le faire. Nous ne vous laisserons pas tomber, ça on vous en fait la promesse », mentionne aux étudiants M Ciccone.

En conclusion, les élus ont tenu à féliciter les étudiants pour la manifestation qui s’est déroulée de façon pacifique.

Selon des informations obtenues, aucune consultation n’a été faite en ce qui concerne le déménagement: la direction, les enseignants, les entraîneurs, les parents et les élèves n’ont été consultés.

Aucun plan n’a été proposé. D’ailleurs, autant les élèves que les parents ne connaissent le futur plan.

“Actuellement, l’encadrement fonctionne à fond la caisse. La discipline est claire, les élèves sont respectueux et investis. Jouer au yo-yo avec du monde, ça ouvre des portes sur le décrochage scolaire. Le cadre est mis en danger tout comme la motivation des étudiants du programme. Changer d’école ou de mandataire, entraîneurs, enseignants et autres est synonyme d’incertitude face au nombre d’inscriptions. Le programme dépend du nombre d’inscription pour survivre. La mise en place de la structure actuelle est sommes toutes assez stable pour maintenir les équipes en place. Bâtir un programme, c’est complexe et ça demande du temps, des réflexion, des consultations”, écrit une mère qui visiblement s’inquiète pour la suite.