Les citoyens ne sauront pas quels sont les terrains contaminés | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le conseil municipal de Pointe-Fortune attend de recevoir le résultat des études effectuées par le ministère de l’Environnement afin de savoir si des terres contaminées ont été déversées sur son territoire. Mais, la municipalité doit se plier à la loi d’accès à l’information.

Le maire de Pointe-Fortune, François Bélanger, mentionne que la municipalité a demandé la conclusion des analyses déjà effectuées, mais que la requête a été référée à la Loi sur l’accès à l’information. (Photo Steve Sauvé)

Le maire de Pointe-Fortune, François Bélanger, mentionne que la municipalité a demandé la conclusion des analyses déjà effectuées, mais que la requête a été référée à la Loi sur l’accès à l’information.
« Le ministère de l’Environnement ne dévoile les résultats à personne d’autre que le propriétaire du terrain. Pour y avoir accès, nous devons soumettre une demande. Ce sont des documents publics, mais de nature confidentielle », relate M. Bélanger.

Les citoyens ne connaitront pas les résultats
Lors de la réception des documents, ceux-ci resteront confidentiels. Les citoyens ne pourront pas les consulter. « Ce ne sont pas des rapports pour diffusion, explique M. Bélanger. Je le répète, lorsque le ministère se présente sur un terrain, ça se passe entre le propriétaire et le ministère. Une chose est importante, si le ministère s’aperçoit qu’un terrain est contaminé, le propriétaire devra prendre les mesures requises pour remédier à la situation. Nous ne pouvons pas demander au ministère de nous aviser de tous les résultats afin d’aviser nos citoyens. Ça ne fonctionne pas de cette façon. »

Un inventaire
Lorsque le maire Bélanger a vu les images du reportage présenté à l’émission Enjeux, le ministère de l’Environnement a été contacté. « Les gens du ministère n’ont eu aucune chance pour réagir, mentionne François Bélanger. Ils ne connaissent pas notre territoire. Ils ne savent même pas si les endroits où il y a eu de la terre de déversée, étaient des trous d’eau ou bien des lacs avec de la vie dedans. Dans l’état où c’est actuellement, ils ne sont pas capables de dire s’ils s’agissaient de lacs. »
Du côté de Pointe-Fortune, une liste d’endroits à vérifier a été remise au ministère de l’Environnement. « Nous avons relevé des endroits et nous avons suggéré des visites pour effectuer des analyses. Ça devrait se faire dans les prochains mois.”

M. Bélanger explique qu’à la suite des inspections, certains milieux pourraient être protégés. « S’il y a de la vie dans les cours d’eau, cela aura pour effet de geler les travaux possibles dans ces zones. Le ministère de l’Environnement nous a indiqué que les inspecteurs ne peuvent pas se déplacer s’il n’y a pas de demande d’inspection. »
Un citoyen présent lors de l’assemblée du conseil du 1er avril a pris la parole afin de souligner qu’il a avisé l’ancien conseil de la situation, il y a quelques années, mais que rien n’a été fait à l’époque. « J’ai informé les élus que le lac derrière chez-moi a été remplis, souligne l’homme. J’allais à la pêche là quand j’étais jeune. J’ai eu comme réponse que c’était une carrière de sable. Que le propriétaire est en droit de faire ce qu’il voulait. »

Des inspections révélées
Devant l’insistance des citoyens présents pour l’occasion, le directeur général de Pointe-Fortune, Jean-Charles Fillion, a dévoilé que Pointe-Fortune avait déjà obtenu les résultats de précédentes études qui avaient été effectuées, mais dont les citoyens ignoraient visiblement ignoraient l’existence. « Nous avons rencontré le ministère de l’Environnement le mardi 26 mars dernier concernant l’ensemble des terrains qui ont reçu des sols de remblai. Eux, avec les informations qu’ils détenaient lorsque nous les avons rencontrés, les inspecteurs ont fait certaines analyses sur certains terrains. Ils ont constaté une contamination. Par contre, avec les données qu’ils possédaient, il n’y avait aucun sol qui pouvait contaminer la nappe phréatique. Le processus n’est pas terminé, mais au moment où ils ont fait les analyses, ils ne considéraient pas qu’il y ait danger à consommer de l’eau.

Steve Sauvé

Journaliste

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