Les agriculteurs souhaitent être entendus | VIVA MÉDIA Skip to main content

Une manifestation hors de ce que les gens sont habitués à voir s’est déroulée dans Vaudreuil-Soulanges le mercredi 10 avril.

Comme le démontre cette photo, Ange-Marie Delforge et les agriculteurs n’entendent pas à rire. Ils souhaitent être entendus. (Photo: Stéphane Brunet)

Les agriculteurs sont tannés, c’est le moins que l’on puisse dire. Sur le coup de 9 h 30, plusieurs agriculteurs ont pris place au volant de leur tracteur et ils ont quitté la Municipalité de Saint-Clet en empruntant le chemin de la Cité-des-Jeunes en direction du stationnement du Walmart situé à Vaudreuil-Dorion. Pendant les quelques 15 kilomètres qui séparent le point de départ et celui d’arrivée, les agriculteurs, escortés par des autopatrouilles de la Sûreté du Québec, ont déambulé avec des affiches qui étaient accrochées devant leur engin agricole. En route, d’autres agriculteurs se sont joints au cortège pour finalement être 115 tracteurs dans le stationnement du Walmart.

L’initiative de cette manifestation provient des différents syndicats locaux de l’Union des producteurs agricoles. « Assez c’est assez, lance fièrement Ange-Marie Delforge, présidente du Syndicat de l’UPA de Vaudreuil-Soulanges. Nous en avons ras le bol. Le gouvernement refuse de nous écouter. Il nous entend, mais ne nous écoute pas. Dans le budget, il y a moins de 1 % qui est consacré à l’agriculture au Québec. C’est un non-sens. »

Les gens étaient nombreux pour supporter les agriculteurs.
(Photo: Stéphane Brunet)

Dès que les différents intervenants ont pris la parole, la foule présente s’est montrée enthousiaste. Pour elle, il est évident que les choses doivent changer. « Le gouvernement nous en demande de plus en plus Le Québec est la province la plus réglementée au Canada en agriculture. Oui nous voulons bien faire, mais quand on fait la paperasse administrative requise, nous ne sommes pas dans nos champs à travailler. On demande de l’aide et des programmes adéquats pour la relève. »

Programmes inadaptés

En agriculture, certains programmes qui sont en place depuis plus de 20 ans n’ont jamais été revus. Or, la réalité 2024 est bien différente que celle du début des années 2000. « Que le gouvernement s’assoie avec nous et nous allons lui en donner des solutions, dit Mme Delforge. Ça prend des programmes adéquats en d’actualité. Il faut voir comment on peut intégrer la relève. Désormais le prix des terres est excessivement élevé. Nous avons plein d’idées, mais il faut que le gouvernement nous écoute. »

À tort, plusieurs personnes croient que les agriculteurs sont des entrepreneurs fortunés. Mais la réalité est tout autre. « On souhaite être capable d’avoir un salaire moyen, assure la présidente du Syndicat de l’UPA de Vaudreuil-Soulanges. Plusieurs donnent plus en salaire aux salariés que ce qu’ils gagnent eux-mêmes. Est-ce normal que quelqu’un qui gère une ferme qui a coûté des millions gagnent moins que ses employés? C’est vraiment la passion qui mène les agriculteurs, mais la passion, ça ne paie pas les factures et ça ne remplit pas l’estomac. »

Ontario vs Québec

Étrangement, un producteur de grains de l’Ontario, qui ne compose pas avec les mêmes règles strictes que les producteurs du Québec peut venir y vendre sa matière. « On est à 20 kilomètres seulement et ils n’ont pas les mêmes règles que nous. Ils envoient leurs grains au Québec, c’est autorisé puisque nous sommes dans un libre marché, mais leurs coûts de production sont beaucoup moins élevés qu’au Québec. Ici, nous sommes très réglementés donc, nos coûts de production sont plus élevés. »

Steve Sauvé

Journaliste

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