Manoir Harwood : la pandémie vue de l’intérieur | VIVA MÉDIA Skip to main content

La Covid-19 frappe de plein fouet dans les résidences pour personnes âgées. Le manoir Harwood n’y échappe pas.

La direction de l’établissement qui est situé au 170 rue Boileau à Vaudreuil-Dorion a toujours fait preuve de transparence. Dès l’apparition des premiers cas, le 5 avril dernier, le propriétaire du Manoir Harwood a informé la santé publique et le CISSS de la Montérégie-Ouest moins de 24 h après. De plus, M. Blanchard a lancé un cri de cœur afin d’obtenir de la main-d’œuvre supplémentaire. Il insiste sur le fait que toutes les précautions ont été prises pour éviter la propagation, mais que la Covid-19 a toutefois réussi à frayer son chemin et à contaminer plus de 75 % des résidents ainsi qu’un nombre important des employés.

Jean-François Blanchard a insisté pour que tous les résidents soient testés. « C’est là que nous avons constaté que la situation était hors de contrôle, précise Jean-François Blanchard. Nous avions des résidents excessivement contagieux, mais qui étaient asymptomatiques. L’âge moyen de nos résidents est de 90 ans. »

Lui-même contaminé

Le mercredi 15 avril, la Covid-19 a fait d’autres ravages au manoir Harwood. Le propriétaire lui-même a été déclaré positif. « J’étais asymptomatique, dit M. Blanchard. Mon état s’est dégradé. Je ne suis plus stable. Je me suis donc retiré de mes fonctions. Ma femme a aussi été contaminée. En ce moment, j’ai réellement peur pour l’avenir. Je suis convaincu que si Québec testait tous les gens qui travaillent dans les résidences privées et publiques, ainsi que l’ensemble des résidents, il serait surpris de voir le nombre réel de cas. »

La relève

Puisqu’il ne peut occuper ses fonctions, Jean-François Blanchard a confié les reines du manoir Harwood à Vincent Bastien. Ce dernier explique un point important. Il n’est pas un expert en médecine.

« Je suis propriétaire d’une agence qui, habituellement fait dans l’événementiel, souligne Vincent Bastien. Je suis un expert pour livrer la marchandise. La gestion de projet, c’est un métier. Lorsqu’il y a des décisions à prendre à l’intérieur, il y a deux personnes en place qui le font. Cependant, mon équipe et moi nous sommes là pour mettre en place rapidement ce qui est décidé. »

M. Bastien peut compter sur les membres de son équipe habituelle. Questionné à savoir si ceux-ci avaient des craintes, Vincent Bastien apporte une nuance importante. « Nous ne laissons rien au hasard, mais il est évident que les gens ont des craintes. Je crois que si la personne n’a pas de crainte, c’est qu’elle prendrait cela à la légère. En ce moment, ça me ferait peur qu’une personne n’ait justement pas peur. »

Vincent Bastien parle d’organisation au quotidien. « Nous concevons des plans de travail qui sont basés sur une semaine. Par la suite, nous ramenons cela à la journée et par la suite en demi-journée. Donc, nos plans sont révisés deux fois par jour. Par chance, nous pouvons compter sur le soutien des gestionnaires qui sont encore en poste. Ils sont excessivement compétents. »

Steve Sauvé

Journaliste

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