Les automobilistes dont l’adresse se situe dans une ville ou municipalité incluse dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) voient la taxe d’immatriculation passer de 59 $ à 150 $.
C’est à contrecoeur que les maires des villes et municipalités de la CMM ont adopté le jeudi 30 mai la nouvelle réglementation qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain. Cette hausse de la taxe d’immatriculation est dans le but d’aider à financer le transport en commun dans la région.
Du côté de la CMM, on assure que cette hausse est nécessaire afin de boucler le cadre financier 2025 du transport collectif et d’assurer le maintien des services actuels.
Or, cette hausse qui suscite déjà la grogne est sous réserve d’une contribution financière additionnelle du gouvernement du Québec.
« Considérant que la contribution gouvernementale évoquée publiquement par la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, tournerait autour de 200 M$ pour l’exercice 2025, une baisse de 38 M$ par rapport à l’aide pour 2024 qui était déjà loin de répondre aux besoins, cette mesure vise à combler le manque à gagner pour boucler le cadre financier estimé à 561 M$, après les efforts d’optimisation réalisés par les sociétés de transport. Aucun déficit n’étant permis pour les municipalités, qui assument déjà une part grandissante du financement, le résiduel de 361 M$ sera donc épongé par cette taxe sur l’immatriculation, une mesure désormais offerte à l’ensemble des municipalités québécoises », explique la CMM via un communiqué.
Ce n’est pas d’hier que le financement des transports en commun sème des doutes et des inquiétudes. Déjà en 2019, le financement préoccupait les membres de la CMM alors que les contributions municipales estimées à partir de 2022 dépassaient le plafond de 30 % établi par la politique de financement. C’était sans compter l’arrivée de la pandémie et ses effets directs sur l’achalandage qui, au pire de la crise, se situait à moins de 20 % de son niveau de 2019, entraînant ainsi d’importantes pertes de revenus tarifaires.
Il est à noter que le cadre financier du transport collectif métropolitain doit également intégrer les coûts d’exploitation et d’immobilisation de plusieurs nouveaux projets, incluant la mise en service des nouvelles antennes du REM, le prolongement de la ligne bleue du métro et la mise en service de voies réservées. Ces projets, bien qu’ils contribuent à améliorer l’offre de transport en commun dans la région, entraînent une importante hausse du cadre financier, qui pourrait passer de 3,2 G$ en 2019 à 5,4 G$ en 2028.
« C’est vraiment du n’importe quoi, souligne le maire de Terrasse-Vaudreuil, Michel Bourdeau. On va payer pour Montréal, on va financer Montréal. Même si l’on s’oppose à la hausse, le gouvernement se fout éperdument de nous. Que se passe-t-il pour les villes hors CMM? Absolument rien. Pourtant il y a aussi des utilisateurs des transports en commun qui proviennent de ce coin. »
Guy Pilon a voté contre
Siégeant comme représentant de la région à la CMM, le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, avoue ne pas avoir voté pour l’augmentation, mais que comme la région de Montréal est majoritaire à la CMM lorsque vient le temps de voter, que son vote devient anémique.
« Montréal décide que ça passe ou que ça ne passe pas, souligne le premier magistrat de Vaudreuil-Dorion en entrevue télévisée. Montréal est majoritaire à la table de décision avec 14 votes. »