Fréquemment, lors de notre première rencontre avec les clients, ces derniers nous informent qu’ils sont déjà séparés depuis un certain temps et qu’ils continuent à cohabiter ensemble pour des raisons économiques. Puisque nous continuons à offrir les services de médiation familiale par vidéoconférence, nous avons à aborder la séparation en tenant compte d’un nouvel aspect, soit la cohabitation intense et prolongée en raison des directives de sécurité publique. Nous n’avons certainement la prétention de vous donner une formule magique ni même un protocole préapprouvé, loin de là! Voici cependant quelques pistes de réflexion afin de vous aider;
1. Cela peut vous sembler basique, mais il est primordial d’éviter de vous disputer devant vos enfants, et ce, peu importe leur âge. Il faut même éviter de discuter de la séparation et des aspects pratiques devant eux. Ce n’est vraiment pas le temps de faire la liste des biens à partager en faisant le tour de la maison pendant qu’ils écoutent la télévision. Une pratique appropriée serait de vous fixer rendez-vous, lors d’un moment où les enfants sont couchés, pour discuter de votre séparation et de tout ce qui en découle;
2. La majorité des parents envisage la garde partagée de leur enfant (7 jours consécutifs en alternance ou des périodes plus courtes, par exemple 5-2-2-5 ou 2-2-3). Tant qu’à être sous le même toit, pourquoi ne pas débuter la garde partagée, de manière graduelle, tout en douceur! De plus, cela pourrait avoir un impact positif sur le moral du parent qui aura à s’éclipser dans une autre pièce de la maison, sans responsabilité ou à l’extérieur pour aller prendre une marche;
3. Il est possible de débuter la médiation familiale par vidéoconférence. Un professionnel vous accompagnera dès la période de confinement et pourra vous donner quelques devoirs réalisables : par exemple, discuter entre vous des moments particuliers avec les enfants (fêtes, période estivale, relâche, etc.), considérer la vente de la maison ou le rachat par l’un d’entre vous, faire la liste des meubles à partager, et si vous êtes mariés, trouver les valeurs des véhicules, des fonds de pension, etc.;
Il nous importe de vous rappeler qu’il est impensable de commencer ce processus et de demeurer à la maison avec son conjoint dans un cas de violence conjugale. Dans tous les autres cas, gardez en tête que les thérapeutes et les juristes (avocat et notaire) sont disponibles pour vous de manière sécuritaire.
Me Marie-Noëlle Vincent
Avocate, Conseillère juridique et Médiatrice Familiale
Karine Joly
Travailleuse sociale, Coach et Médiatrice Familiale
Dominique Lacelle
Notaire et Médiatrice Familiale
* Le présent document se veut un outil de consultation et de réflexion et n’a pas de valeur légale et ne remplace pas une opinion juridique.