Des citoyens de Pointe-des-Cascades veulent des réponses

Ce sont des citoyens de la municipalité de 1600 résidents qui sonnent l’alarme. Selon eux, le risque que Pointe-des-Cascades se retrouve sous la tutelle du gouvernement est bien réel.

« C’est particulier, déplore une résidente rencontrée, mais qui demande de protéger son identité par peur de représailles. Le directeur général qui était en poste depuis moins de 6 mois vient d’être remercié. De mémoire, c’est le 7^e en quatre ans. Pierre Charron tentait d’amener une structure stable, mais visiblement, ça n’a pas fait l’affaire. »

Selon les citoyens, il y aurait un gros roulement de personnel au sein de la municipalité. Toutefois, malgré la bonne volonté des nouveaux employés, il semble que les projets ne voient jamais le jour. « Il y a des firmes d’engagées, mais il n’y a jamais rien de concret qui arrive. Par exemple, le conseil a acheté l’église et le presbytère en 2013 pour construire le nouvel hôtel de ville. Le montant réservé au projet était de 150 000 $ à 200 000 $. Nous sommes en 2019, jusqu’à présent cela a coûté 500 000 $ et le projet n’est toujours pas complété », soulignent les citoyens.

Le groupe s’explique difficilement que l’administration municipale n’a toujours pas déposé son budget 2019. « Il semble y avoir beaucoup d’improvisations. Pourtant on parle d’un budget annuel de 2,3 M$. »

Un comité de citoyens pourrait être formé

Le groupe songe à former un comité de citoyens dans le but précis de faire avancer des projets et d’obtenir des réponses. « Les gens ont perdu confiance envers les élus. Il y a même des conseillers qui ont des comptes de taxes en souffrance. Nous ne pouvons même plus nous fiers aux élus en place. »

Le maire réagit

Le maire de Pointe-des-Cascades, Gilles Santerre rectifie certains points, mais il en confirme également, dont la situation du retard de paiement des comptes de taxes de deux élus.

« Moi-même j’ai trouvé particulier que des élus soient en retard de paiements pour les taxes, assure le maire de Pointe-des-Cascades. Cependant, je viens d’envoyer la liste des défauts de paiements à la MRC et j’ai appris que c’était désormais réglé puisque les noms des deux conseillers n’y figurent pas. »

Questionné sur le dépôt du budget, M. Santerre avoue trouver la situation inacceptable. « Le travail n’a pas été fait, déplore Gilles Santerre. Présentement, nous devons traiter cela comme une urgence. Une municipalité comme la nôtre, c’est le travail du directeur général de préparer le budget, mais ça n’a pas été fait. Il ne faut pas penser que je suis fier d’être la seule municipalité de la province qui n’a toujours pas déposé son budget. Parfois, ça m’empêche de dormir. »

M.Santerre souligne par la même occasion que le départ du directeur général s’explique par le fait que le contrat prévu était de six mois, et que s’il y avait eu une extension, l’employé aurait eu le statut de permanent.

Le premier magistrat indique que son administration n’a rien à cacher. « Mon éthique de travail est importante, dit-il. Je dis toujours la vérité. Parfois, la vérité ne fait pas plaisir à tout le monde, mais je ne commencerai pas à mentir. Je ne fais pas de la politique pour plaire aux citoyens. Je le fais pour faire avancer les choses. Sous peu, nous emménagerons dans le nouvel hôtel de ville. Nous ne l’avons pas acheté en 2013, mais bel et bien en 2016. En plus, c’est une réalisation sans règlement d’emprunt. »

Finalement, Gilles Santerre espère que les citoyens seront nombreux à la prochaine assemblée publique du conseil municipal. « Qu’ils viennent, mentionne le maire Santerre. Ça va me faire plaisir d’expliquer comment fonctionne la politique municipale. Je vais exposer la réalité. Ce n’est pas facile d’occuper ma position, car à la fin, c’est toujours le maire qui est pointé du doigt. »