À l’ère où les médias sociaux prennent de plus en plus d’importance comme source d’information, il est important d’amener à l’attention du public ce qui se passe derrière le rideau.
Les membres d’ordres professionnels, dans la législation actuelle, sont tous condamnés à ne pas faire long feu sur les médias sociaux. Comme nous savons, les médias sociaux font souvent ressortir l’émotion au premier degré chez certaines personnes. Le moindre désaccord avec une prise de position ou une opinion du membre d’un ordre professionnel peut générer illico une plainte au syndic de l’Ordre en question.
Un syndic d’Ordre professionnel accepte quasiment systématiquement n’importe quelle lamentation du public.
Le syndic protège le public. C’est parfait ainsi. Mais quand la plainte ne vient pas d’un client, quelqu’un pourrait m’expliquer la pertinence d’ouvrir une enquête?
En tant que blogueur sur le Web, je connais bien le sujet. Dès 2017, un conseiller financier n’était pas satisfait de certaines de mes vidéos. Une vaste enquête a été ouverte, le type du syndic avait des tonnes de documents, tout ça pour un gars qui fait des capsules et explique des concepts et pièges financiers au public.
Encore plus ironique quand la mission du CPA en question est de protéger le public!
En 2020, la scène se répète. Petite variante, en plein cœur d’un sujet très chaud sur mon blogue en janvier, j’ai pris la peine de contacter le syndic pour les aviser que le téléphone allait bientôt sonner. Ce fut un coup d’épée dans l’eau.
Dix jours plus tard, j’ai reçu une lettre, encore un plaignant, nullement client. On m’avise formellement qu’une enquête (encore) est ouverte. Vous l’avez compris, quiconque veut faire suer un blogueur, la solution est simple, contacter le syndic de son Ordre professionnel. Comme je peux vivre en me passant de cette reconnaissance officielle (CPA), la décision ne fut pas difficile à prendre dans mon cas. Par contre, je serais rassuré de savoir qu’on encourage les professionnels à s’exprimer publiquement plutôt que d’endosser un système qui les réduit au silence.
Ce qui est le plus triste dans tout ceci, personne fait rien. Il semble y avoir un vide. La présidente de l’Ordre des CPA me refère à la présidente du syndic et celle-ci m’écoute, mais à la fin me demande de collaborer. Moi, le professionnel occupé, engagé, n’ai nullement l’intention de passer des heures et des heures à justifier mes opinions, à dévoiler mes sources (ça ne finit plus) et j’en passe parce que quelqu’un quelque part, sans doute un inconnu pour moi, a voulu me faire suer.
Dans mon cas je m’en sors bien, je savais depuis que j’ai commencé à bloguer que je ne resterais pas CPA longtemps, je suis surpris d’avoir duré trois ans de plus. Même les noms de domaine de mon site web n’incluent pas le titre.
La crise du COVID-19 aura donc des effets collatéraux à l’infini…
Daniel Pilon
Collaborateur spécial
BAA Chroniqueur Libre-Penseur