Le 31 décembre prochain ne marquera pas uniquement la fin de l’année en cours. Cette date marquera également la fin d’un chapitre important dans Vaudreuil-Dorion. Cette journée, qui arrivera plus tôt que certains le voudraient est aussi synonyme du jour de la retraite pour le docteur Jean-Pierre Downs.
Dr Downs est maintenant âgé de 72 ans. Pour lui, l’heure de la retraite a sonné. Il est évident que c’est la tête pleine de souvenirs et les émotions difficilement camouflables, qu’il voit la date fatidique se rapprocher.
Pour l’omnipraticien qui a fait ses débuts professionnels en 1975, la Ville de Vaudreuil-Dorion a toujours été son port d’attache. « J’ai environ 2500 patients, dit Dr Downs. Pendant de nombreuses années, j’étais le seul médecin à Vaudreuil-Dorion. Il n’y avait pas de clinique de GMF à l’époque. Donc, j’ai des patients qui sont là depuis ma première journée comme médecin. J’ai suivi des familles complètes. J’ai plusieurs patients dont je suis aussi le médecin des parents et même des grands-parents. »
Pas d’ordinateur ou de tablette
Jean-Pierre Downs est ce qu’il est possible d’appeler un médecin comme dans le temps. Dans son bureau, situé sur la rue Saint-Michel à Vaudreuil-Dorion, il ne faut pas chercher d’ordinateurs ou des appareils électroniques.
« Tous mes dossiers sont en papier. Je note toutes les consultations. Je n’ai jamais utilisé d’ordinateur. C’est ainsi que j’ai appris donc, c’est cette façon de pratiquer que j’ai mis en application. Ma secrétaire n’a pas d’ordinateur non plus. Pour donner une idée, je fais encore des prescriptions à la main sur du papier. La médecine a beaucoup évolué en 40 ans. Désormais, c’est beaucoup plus informatisé qu’avant. Moi, ce n’est pas ainsi que j’ai appris. J’ai été témoin de l’évolution de la médecine. »
Qu’arrivera-t-il des patients
Lors de la retraite du Dr Downs, c’est plus de 2500 patients qui se retrouveront sans médecin de famille. Inévitablement, ces gens devront s’inscrire au guichet d’accès pour dénicher un médecin de famille. Pour le futur retraité, dans un monde idéal, un nouveau médecin frapperait à sa porte.
« J’essaie de trouver une solution, mais ce n’est pas évident pour mes confrères de prendre de nouveaux patients. C’est évident que j’aimerais qu’un jeune médecin prenne ma relève. Je serais prêt à lui donner tous mes dossiers. Or, la réalité, ce n’est pas cela. Il faut aussi comprendre que ce n’est pas facile d’être omnipraticien. C’est difficile. En plus, de tenir un bureau, ce n’est pas de tout repos. Plusieurs jeunes médecins préfèrent pratiquer dans les urgences. »
Pandémie
La pandémie de la Covid-19 est l’un des facteurs importants pour lesquels M. Downs accroche son stéthoscope. « J’ai trouvé cela très difficile. Je ne vois plus de patients. Maintenant, les consultations se font par téléphone. La pandémie a eu raison de ma passion pour la médecine. Je n’ai pas été formé pour faire du virtuel. Ce n’est pas uniquement à cause de la pandémie, mais celle-ci n’a vraiment pas aidé. »
La retraite sera l’occasion pour Dr Downs de profiter de la vie. « Je souhaite faire de l’exercice, faire des marches, jouer au golf et j’aimerais apprendre à jouer au bridge. C’est aussi évident que je vais suivre des cours d’informatiques », lance-t-il avec le sourire.
Finalement, le natif de Vaudreuil-Dorion souhaite remercier l’ensemble de ses patients pour la confiance qu’elle lui a démontrée au fil des ans. « Je veux aussi remercier publiquement Louise Laflèche. Elle a été la secrétaire à mon bureau pendant 40 ans. Elle était vraiment bonne. Les patients l’aimaient beaucoup. »