Difficile d’imaginer que des logements à prix modique se retrouvent libres, et ce depuis deux ans. C’est pourtant la réalité pour 40 % des logements du Centre Louis-Olivier Dufault à Sainte-Justine-de-Newton, qui s’adresse à une clientèle de 50 ans et plus.
Ce sont des résidents de l’endroit qui ont communiqué avec La Voix Régionale pour l’informer de la situation. « Il y a des gens qui couchent dans la rue alors qu’ici il y a 4 logements de vacants, confirme le groupe. Supposément que les logements ont besoin de réparation et que l’organisme n’a pas les fonds requis. C’est plus une mauvaise gestion qui est à souligner. »
Un de nos interlocuteurs précise avoir vu l’intérieur des logements vacants. « C’est habitable sans problème. Il faudrait peut-être donner un petit coup de pinceau, mais rien de plus. Encore là, si une personne a le choix entre dormir dans la rue ou encore de vivre dans un logement qui a besoin d’être peinturé, je crois que son choix sera facile. »
La députée surprise
Contactée afin de connaître ses impressions, la députée de Soulanges, Marilyne Picard, confirme n’avoir jamais reçu de demande du conseil d’administration du Centre Louis-Olivier Dufault.
« Je l’apprends de vous. Il n’y a personne de cet OSBL qui n’a contacté mon bureau. Je vais tenter d’entrer en communication avec les administrateurs afin de connaître les besoins. S’il est réellement question de travaux mineurs qui ne nécessitent pas des milliers de dollars en investissement, ça va me faire plus que plaisir d’aider rapidement », confirme la députée de Soulanges, Marilyne Picard
Communication difficile
Difficile d’entrer en communication avec les administrateurs du Centre Louis-Olivier Dufault. Les locataires rencontrés contactent une dame du nom de Véronique Rivet au besoin. Une recherche a permis d’obtenir les coordonnées de cette dernière. Mme Rivet occupe la fonction de gestionnaire-conseil à la Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME). Cependant, c’est le directeur de FROHME, Martin Bécotte qui a retourné les appels.
« La situation des logements vacants du Centre Louis-Olivier Dufault est comparable à celle de Montréal où des logements sont vacants faute de financement adéquat pour les rénover », explique Martin Bécotte, directeur de FROHME.
Les immeubles du Centre Louis Olivier Dufault sont des HLM privés sans but lucratif. Contrairement au HLM public.
« Le mode de financement est exactement le même, tous les locataires paient un maximum de 25 % de leurs revenus en loyer. Ces revenus de loyers sont insuffisants pour l’ensemble des dépenses d’exploitation de l’immeuble, nettoyage, hypothèque, gestion, etc. ».
Pour ce qui est des travaux d’entretien à réaliser pour relouer les appartements libres, M. Bécotte explique que c’est un autre budget qui est autorisé à l’organisme annuellement en lien avec un bilan de santé et des coûts de travaux estimés par la SHQ. « Les coûts estimés de travaux dans les barèmes de la SHQ sont aussi irréalistes avec le marché actuel. Tous les travaux doivent être faits par des entrepreneurs enregistrés et des employés avec les cartes de la CCQ. Or, si les travaux ne sont pas exécutés dans un délai de 6 mois, l’organisme perd son budget et tout est à refaire. »