Le 16 janvier dernier, trois conseillères municipales du Parti de l’action de Vaudreuil-Dorion ont démissionné en dénonçant divers éléments du parti. Aujourd’hui, le 17 janvier, Guy Pilon, le maire de Vaudreuil-Dorion, a commenté la situation.
Guy Pilon, le maire de la Ville Vaudreuil-Dorion
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Rappelons les faits. Les trois conseillères municipales dénoncent notamment une insistance de suivre la ligne du parti lors des votes de séances publiques, le manque d’ouverture du chef face au processus de démocratie participative, le manque de respect dans les échanges avec les citoyens et les élus ainsi que l’intimidation envers les conseillers qui voudraient poser « trop » de questions ou exprimer leurs préoccupations lors des séances publiques.
Une question de vote majoritaire
Guy Pilon rejette catégoriquement l’idée d’une ligne de parti : « Ce n’est pas une ligne de parti, c’est une façon de fonctionner ». Il serait donc question de vote majoritaire. Les conseillères municipales auraient voulu, semble-t-il, en venir à des résultats de consensus et non des votes majoritaires. Toujours selon le maire de Vaudreuil-Dorion, ce n’est pas la définition d’une démocratie. En venir à un consensus n’est pas possible sans retarder les projets.
M. Pilon ajoute que des discussions ont toujours lieu avant les votes afin de laisser la parole à l’ensemble des conseillers municipaux. À titre d’exemple, les trois conseillères auraient voulu discuter davantage sur le projet du parc industriel Henry-Ford. « Elles ont continué à demander le vote pour retarder un investissement de 400 millions. Elles ont travaillé contre les intérêts des citoyens, contre les intérêts de la ville ».
« Ces dames ne sont pas des gens de décision, souligne M. Pilon. Elles ne sont pas capables de prendre des décisions rapides et éclairées ». Il poursuit en expliquant que la Ville de Vaudreuil-Dorion ne s’est pas développée en hésitant sur des prises de décisions. M. Pilon souligne que poser des questions est important, mais que ces dernières doivent rester pertinentes. « La décision doit se prendre de manière démocratique, c’est-à-dire par un vote », mentionne le maire.
Le devoir d’être élu
Les trois conseillères municipales ont critiqué le manque d’ouverture du maire face au processus de démocratie participative. M. Pilon est conscient de l’importance de consulter la population dans des décisions importantes. Cependant, il rejette l’idée selon laquelle, il devrait le faire pour tout : « On a été élu pour prendre des décisions ».
Il poursuit en expliquant qu’une loi oblige les villes à consulter les citoyens. « On ouvre des registres pour que les citoyens signent, mais les gens ne participent pas ». Selon M. Pilon, il est important de les consulter pour certains projets. Il poursuit en expliquant que les citoyens peuvent envoyer leurs questions sans se déplacer et que deux périodes de questions sont ouvertes lors des assemblées. « Ils ne nous ont pas élus pour qu’on leur demande à chaque fois ce qu’ils veulent, sans cela ça ne sert à rien d’avoir un conseil municipal », explique-t-il.
M. Pilon souligne qu’à certaines reprises, on lui aurait reproché d’être trop directe avec certains citoyens. Cependant, il explique que c’est son travail de prendre des décisions et de ne pas mentir à un citoyen. « Le plus dur en tant que conseiller municipal, ce n’est pas de dire oui, c’est de dire non », exprime le maire.
Séparer les affaires politiques des affaires administratives
De l’intimidation envers les conseillers voulant poser « trop » de questions ou exprimer leurs préoccupations lors des séances publiques aurait lieu, selon Mme Karine Lechasseur, Mme Diane Morin et Mme Jasmine Sharma. Le maire de Vaudreuil-Dorion rejette cette remarque soulignant l’abus de questions posées par ces dernières, qui ne comprenaient peut-être pas les documents remis détaillant les projets.
« Il faut faire confiance à nos fonctionnaires. Des questions sont posées alors que tout se trouve dans les documents », ajoute-t-il. Tout le monde pose des questions, mais pas comme les trois conseillères. En effet, des implications sont de mises concernant certains dossiers. Cependant, la maire souligne que certains ne sont pas des compétences du conseil municipal.
La programmation électorale serait la même
Monsieur Pilon a souligné que l’écrit du programme a été fait notamment avec Mme Karine Lechasseur. Il ajoute que ce qui se trouve dans le programme est appliqué. Le maire poursuit que le manque de communication, dénoncé par Mme Diane Morin, ne serait pas un fait soutenu. Il avoue qu’on lui aurait reproché de prendre des décisions rapidement, mais rejette le commentaire de Mme Morin.
Face à la démission des trois conseillères municipales, Guy Pilon se dit soulagé : « On va arrêter de marcher sur des œufs. On pourra continuer à avancer et laisser les fonctionnaires effectuer leur travail », souligne le maire. Il dit trouver cela dommage cependant pour les résidents des quartiers concernés.
Actuellement, six conseillers, membres du Parti de l’action de Vaudreuil-Dorion, siègent toujours au conseil municipal. Les trois conseillères siègeront, quant à elles, en tant que députées indépendantes. « La majorité l’emporte dans le meilleur des intérêts des citoyens », conclut le maire.