100 % d’augmentation des taxes à Rigaud pour les terres agricoles | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le 12 décembre 2018 avait lieu la présentation du budget 2019 à la ville de Rigaud. Présents, des citoyens et nombreux producteurs agricoles qui voient leur compte de taxes doubler.

La présentation du budget a été très bien réalisée. Le budget lui-même, plutôt conservateur. Des augmentations de revenus de 2,28 % et le même pourcentage d’augmentations pour les dépenses. Bref, un budget transparent, bien que certaines dépenses étaient contestées de la part des citoyens.

De ces dépenses contestées, une route parallèle pour la sortie et l’entrée au centre-ville de Rigaud afin d’éviter le trafic dans les heures de pointe. Une idée géniale, mais qui laisse les citoyens amers avec ses coûts de 2,1 M$. Nombreux, face à cette dépense prévue pour 2019, se sont exprimés pour demander s’il en serait de même qu’avec l’Hôtel de Ville, la salle de l’amitié, le garage municipal, etc., qui présentaient tous des coûts relativement raisonnables, mais qui ont vu leurs coûts augmenter drastiquement en cours de réalisation.

L’augmentation du rôle d’évaluation

Le climat n’était certainement pas celui de l’amitié et de la confiance. Tout au long de la soirée, une question revenait continuellement, l’augmentation du rôle d’évaluation.

« Cette évaluation a été réalisée par des évaluateurs indépendants, mandatés par la MRC, les municipalités n’ont rien à voir dans tout ça. Vous pouvez contester votre nouvelle évaluation. Il y a toutefois un risque, elle pourrait être réévaluée à la hausse ou à la baisse », dit Chantal Lemieux, directrice générale et trésorière.

Bref, pour les citoyens, il s’agit d’augmentations normales qui sont, en moyenne, de l’ordre de 2,9 %. Cependant, le tout se gâte pour les producteurs agricoles qui voient leur rôle d’évaluation augmenter en moyenne de 99,2 %.

Des producteurs agricoles préoccupés

« Ma propriété était évaluée à plus ou moins 2,4 M$, avec le nouveau rôle d’évaluation, elle est maintenant évaluée à 8,4 M$. Cela signifie aussi une augmentation des taxes qui est pratiquement le double. Le taux de taxation de Rigaud est plus élevé que partout ailleurs. Nous parlons ici de 0,84 $ de taxes par tranche de 100 $. Donc, dans mon cas, il s’agit du double des taxes à payer », dit Jean-Claude Charette, agriculteur de la région.

Pour sa part, Léo Hurtubise, aussi producteur agricole, se dit indigné. « Nous parlons d’augmentation moyenne de 99,2 %. Certains ont eu des augmentations de 60 %, d’autres de 224 %. Penser que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) va nous rembourser en conséquence est faux. Le MAPAQ n’augmente jamais plus de 5 % par année dans ses contributions », dit-il exaspéré.

Quant au maire de Rigaud, Hans Gruenwald Jr., il affichait un air nonchalant devant les différentes interventions des producteurs agricoles et répétait de multiples façons, « vous ne cogner pas à la bonne porte, je vous invite à aller cogner à la bonne porte. Je vous encourage dans vos démarches. De notre côté, nous n’avons pas le choix de réclamer en conséquence. Autrement, nous devrons aller piger dans les poches de tous les citoyens pour le manque à gagner. » Cette attitude lui a même valu des remontrances par Facebook où l’événement était diffusé en direct.

Des solutions possibles?

Les producteurs quant à eux réclament l’équité. Ils auraient aimé voir les municipalités s’engager dans des paiements différés ou des solutions permettant aux producteurs agricoles de se réorganiser face à cette situation. Rien ne semble toutefois possible.

Quant à la firme responsable des évaluations, les estimateurs professionnels Leroux, Beaudry, Picard et associés inc., ils expliquent les augmentations par des données objectives. Le rôle d’évaluation est calculé sur la valeur des terres. Les données de cette valeur sont disponibles publiquement puisque basées sur la production et les ventes de chaque terre agricole.

Si tel est le cas, les agriculteurs ne pourront contester les rôles d’évaluation. Ils se sentent ainsi laissés pour compte. Cela ne pourrait-il pas influencer le commerce local? Notre panier d’épicerie?

Nicola Di Narzo

Journaliste

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