Tout à coup, nous sommes importants | VIVA MÉDIA Skip to main content

Je n’ai pas nécessairement envie de faire dans la dentelle. Pour être franc, je n’en ai pas le goût. J’ai envie d’être franc, et ce, même si je risque de froisser. Je ne fais pas ce métier pour être aimé, je le fais pour informer.

Pour certains, la campagne électorale qui bat son plein est de trop. En fait, cette campagne était prévue. C’est plutôt celle qui vient de se terminer qui est venue s’ajouter. Si pour les électeurs, elle était de trop, pour les journalistes, elle était le début d’un long marathon qui prendra fin le 8 novembre prochain.

Pour les médias, les campagnes électorales sont synonymes d’ajout de travail. Dans mon cas, une élection municipale, ce n’est rien de moins que 43 municipalités qui doivent être couvertes. Si vous croyez que c’est facile, nous sommes toujours à la recherche d’un ou d’une journaliste. Il est de notre devoir de donner une exposition à toutes les municipalités et chacun des candidats est en droit d’avoir un texte.

Revenons à nos moutons, étrangement lorsqu’il y a une campagne électorale, les candidats sortants changent d’opinion sur les hebdos locaux. Tout d’un coup, ils souhaitent avoir un texte et surtout, ils rêvent de se retrouver dans le journal. Dans les premières pages dans le meilleur des cas. Après tout, les hebdomadaires de VIVA MÉDIA sont consultés par plus de 100 000 citoyens chaque semaine. Donc, afin de séduire les électeurs, nous sommes importants. Pourtant, lorsque vient le temps d’annoncer dans les journaux, ces mêmes candidats lèvent trop souvent le nez. Pourtant, pour du gratuit, ils n’hésitent pas à faire la file. Il n’est pas rare de voir les candidats privilégier les réseaux sociaux pour faire campagne. J’en vois même acheter de la publicité sur Facebook. C’est étrange pour des gens qui prônent l’achat local. Facebook n’annoncera pas vos coupures d’eau, vos retards dans la collecte des ordures ou encore, votre événement culturel. En fait, Facebook va le faire, mais uniquement si vous payez pour l’annoncer.

Quand j’entends dire que les hebdos régionaux ne sont plus consultés, qu’il n’y a plus personne qui lit le journal en version papier, je lance souvent un défi. J’offre à mon interlocuteur de faire un article avec sa photo avec comme titre qu’il est recherché par les autorités. Étrangement, ça ne fonctionne jamais. Les gens refusent toujours. Pourtant, si personne ne lit le journal, mon interlocuteur ne devrait pas avoir à s’inquiéter. Cependant, la réalité est que les journaux sont encore lus, mais pour réellement encourager localement, les municipalités et villes devraient commencer par montrer l’exemple. J’ai hâte de voir si au lendemain des élections, les élus considèreront encore primordiales les publications dans les journaux, et ce, même s’il y a des coûts qui s’y rattachent.

Steve Sauvé

Journaliste

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