Septembre est arrivé. Cette période de l’année me replonge inévitablement dans mes souvenirs. Ce n’est pas le mois qui me fait penser à ma jeunesse, c’est le fond frisquet du vent. Cette sensation lorsque je respire me ramène à il y a environ 35 ans, quand c’était à moi de retourner à l’école après une période estivale à profiter des activités extérieures.
Pour dire vrai, je profitais vraiment de l’été. Comme nous n’avions pas de piscine à la maison, je devais aller me baigner au parc. Mais, pour arriver à cette gigantesque piscine, je devais traverser le canal. C’est là que ça se passait. Je ne pouvais pas résister à l’envie de me lancer à l’eau. Nous pouvions y passer la journée. Même pas besoin d’appeler pour dire que j’y étais.
Lorsque je ne passais pas le temps à me baigner au lac, c’était le baseball au parc avec des amis. Ce n’était pas rare que nous nous ramassions une douzaine pour jouer au baseball. Moi, j’étais Gary Carter. Tim Raine, André Dawson et même Andres Galarraga étaient présents. Nous prenions tous le nom d’un joueur célèbre. L’instant d’une partie, Steve, Stéphane, Carl, Yan, Louis et bien d’autres n’existaient plus. On jouait aussi au hockey. Oui, c’est possible de le faire l’été. La rue devenait donc l’hôte du 7e match de la coupe Stanley.
Est-ce que je m’ennuie de cette époque? La réponse est très simple. Je trouve dommage que la tradition n’ait pas perduré. Je passe devant les parcs et ils sont vides. Les jeunes semblent avoir disparu. Qui est réellement à blâmer pour cette raison? Si ma mère m’avait autorisé à passer la journée dans la maison devant la télé, c’est peut-être ce que j’aurais fait. Mais, ce n’était pas une option.
Lorsque j’étais hors de la maison, ma mère ne savait pas vraiment où j’étais. Pire, je n’étais pas en possession d’un cellulaire, donc elle ne pouvait pas me parler en quelques secondes. La seule communication que ma mère avait, elle était simple. Elle sortait sur la galerie et elle criait mon nom. C’était le signe, à ce moment-là, je devais rentrer souper. Or, c’était rapide, car la partie de hockey allait se poursuivre aussitôt la dernière bouchée prise.
Pour conclure, je vais y aller avec une phrase d’un célèbre humoriste, Yvon Deschamps : « Dans mon temps, nous faisons tout en n’ayant rien, maintenant les jeunes ne font trop souvent rien, mais ils ont tout. »