Le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) note avec un optimisme prudent que les chiffres au détail de mai rapportés aujourd’hui par Statistique Canada laissent espérer que les consommateurs retournent dans les magasins de détail, mais le CCCD continue de croire que la reprise pour la plupart des détaillants sera très lente au cours des prochains mois.
L’augmentation d’un mois à l’autre (mai par rapport à avril 2020) de 18,7% illustre une certaine demande refoulée alors que les consommateurs retournaient dans les magasins du pays pour acheter une variété de produits discrétionnaires. Cela met en évidence le rôle que joue le magasinage dans nos vies, tant sur le plan culturel que social, comme moyen de se sentir à nouveau «normal».
D’un autre côté, les ventes au détail de base d’une année à l’autre ont diminué (mai 2019 par rapport à mai 2020) de 5,5% et les ventes au détail de base hors épicerie ont diminué de 12%. Le retrait de l’épicerie, de l’automobile et de l’essence du calcul de Statistique Canada montre clairement que la reprise continuera d’être lente et imprévisible pour de nombreux détaillants à mesure qu’ils s’adaptent à l’évolution des habitudes de consommation, aux nouvelles restrictions dans les magasins et aux risques de nouvelles éclosions de la COVID-19.
Bien que la plupart des sous-secteurs de la vente au détail aient augmenté en mai, y compris les meubles, les vêtements, les chaussures et les articles de sport, ils sont loin d’avoir rebondi pour atteindre les niveaux de ventes observés avant la COVID-19. Cela suggère que ces magasins physiques sont toujours confrontés à de plus grands défis, en particulier ceux qui dépendent des ventes des touristes ou des voyages d’affaires, car les deux se produisent à un degré beaucoup plus faible.
À mesure que les Canadiens s’adaptent à leur vie à l’ère de la pandémie en mettant davantage l’accent sur la maison, nous nous attendons à ce que certains sous-secteurs clés fonctionnent mieux. Selon les données sur les tendances d’achat fournies par les détaillants de toutes tailles à travers le Canada, nous prévoyons que cette tendance de style de vie se poursuivra tout au long de l’été alors que l’attention se déplace à l’extérieur (par exemple: piscines hors terre, meubles d’extérieur, spas, jardinage, barbecues, camping).
Le commerce électronique reste un canal important pour les détaillants et les consommateurs. Le rapport d’aujourd’hui montre que le commerce électronique représentait 8,0% du commerce de détail total en mai. Le CCCD estime que ce canal s’est développé à un rythme beaucoup plus rapide que celui indiqué, car les principaux vendeurs en ligne tels qu’Amazon sont classés comme des entrepôts et ne sont donc pas inclus dans le calcul. Nous pensons que le nombre de commerce électronique est plus proche de 13% du total des ventes au détail.
À l’avenir, plusieurs défis continueront de tester les détaillants. La rentrée scolaire est une période importante de dépenses de consommation qui est susceptible d’être affectée par l’incertitude entourant le statut des écoles. De nombreuses universités ont déjà annoncé qu’elles seraient virtuelles à l’automne et cela aura sans aucun doute un impact sur les dépenses. De plus, d’autres jours fériés à venir, comme le Vendredi Fou et le Cyber Lundi, seront touchés par d’autres défis tels que les limites de capacité des magasins et les retards dans les livraisons à domicile – qui exigeront tous deux la patience des consommateurs et l’innovation des détaillants.