Françoise Sin Chan, propriétaire du Café Campagne à Vaudreuil-Dorion, lance un cri du cœur au gouvernement et à la population. Il est impératif d’ouvrir à nouveau les restaurants sans quoi ça sera difficile pour plusieurs.
Crédit photo : Mathis Denis
Propriétaire du Café Campagne depuis 17 ans, Mme Sin Chan a une clientèle fidèle qui aime venir déguster leur petit-déjeuner dans une ambiance champêtre. Les déjeuners sont servis jusqu’à 14 h et les repas sont copieux.
« Avant la Covid et même à la réouverture en juin, les gens étaient au rendez-vous, lance-t-elle. Les gens ont leur petite routine et nous faisons partie de celle-ci. »
Chamboulement pandémique
La propriétaire du restaurant s’explique mal la décision du gouvernement de fermer les salles à manger à la mi-octobre. Elle ne voit pas la logique qui pousse Québec à poser ce geste.
« Les petits restaurants comme le mien ne peuvent se permettre d’avoir une éclosion, explique Mme Sin Chan. C’est notre réputation qui est en jeux. Si une éclosion se déclare dans mon entreprise, les gens ne viendront plus. Donc, c’est tout à notre avantage de faire respecter les normes de la Santé publique. »
Les gestes barrières sont très stricts au Café Campagne. Même si la salle à manger est fermée depuis octobre, les clients doivent se désinfecter les mains, mettent un masque et suivent les flèches de circulation au sol.
Idem pour les employés qui doivent en plus de cela, changer de masque et se laver les mains chaque fois qu’ils entrent dans la cuisine.
« Durant la courte période que nous étions ouverts, les gens venaient nous remercier d’être là pour eux, mentionne Françoise Sin Chan. Ils voyaient que l’on prenait les mesures nécessaires afin de réduire la propagation du virus. »
Le restaurant s’est tourné bien malgré lui vers les commandes prêtes à emporter. Mme Sin Chan a dû innover et se réinventer pour que les commandes take-out de déjeuner soit encore de bonne qualité rendue aux domiciles des clients.
« Ça a été tout un défi le take-out, confie-t-elle. L’achat des contenants, des sacs et de réinventer les recettes pour qu’elle soit transportable, ça a été difficile. Encore une fois, on a demandé aux petits restaurateurs de se plier en quatre pour survivre. »
Là pour sa clientèle et par orgueil
La propriétaire est claire, elle ne veut pas fermer son restaurant. Selon elle, après 17 ans de travail acharné, elle ne peut pas se permettre de mettre la clé sous la porte.
Elle veut être là pour ma clientèle avant toute chose. Depuis près de deux décennies Mme Sin Chan s’est bâti une clientèle dévouée et fidèle. C’est un non-sens pour elle de la laisser tomber.
« Je dois rester dans le paysage de la région, ajoute-t-elle. Si je ferme et que j’attends, les gens pourraient aller voir ailleurs. Aussi, je vends des produits de plusieurs petits artisans de la région. Si je ferme, ils n’auront plus de point de vente hors de leur commerce. On se serre les coudes dans ce milieu. »
Ses employés sont aussi une grande source de motivation pour la propriétaire du Café Campagne. Elle n’en a plus beaucoup à cause du manque de travail et de la PCU. Elle sait que les employés qui travaillent en ce moment dans le resto sont les plus dévoués et qu’ils sont là pour les bonnes raisons.
Françoise Sin Chan garde son restaurant ouvert, car elle pousse un tout nouveau concept qui pourrait lui permettre de rester à flot. Elle a créé des plats congelés pour faciliter la vie de sa clientèle.
« Les repas congelés sont faciles à préparer, mentionne-t-elle. On les met dans le four de 30 à 45 minutes et le tour est joué. Ça commence à être assez populaire et je suis contente du résultat, car j’ai une carte variée de repas. »