L’intimidation n’est pas un phénomène récent. Caractérisée par des gestes, des paroles, des images ou des comportements blessants, on reconnaît l’intimidation à un acte qui vise à rabaisser une autre personne, ou à l’exclure socialement.
L’avocate criminaliste, Me Martine Thibodeau souhaite démystifier cette problématique. Selon la femme de droit, avec l’émergence d’internet, l’intimidation a pris un nouveau visage.
« Sa nature est restée la même; ce sont les moyens utilisés qui ont changé. Ainsi, au même rythme que se sont développés les moyens de communication sur le web, on a vu apparaître ce qu’on appelle aujourd’hui le cyberharcèlement ou cyberintimidation », précise Me Thibodeau.
Qu’est-ce que le cyberharcèlement?
Martine Thibodeau définit le cyberharcèlement comme étant toutes formes de communication hostile perpétrée via les sites web et les réseaux sociaux, les courriels, les blogues, les messageries instantanées et les messages textes. Des menaces, des insultes, ou des messages offensants à caractère sexuel sont des formes d’intimidation qui peuvent avoir pour cible tant les camarades de classe, les collègues de bureau que les ex-conjoints.
Voici quelques exemples plus précis de gestes considérés comme des infractions au Code criminel, et pouvant faire l’objet d’accusations :
La transmission de courriels non sollicités ou menaçants
La transmission délibérée de virus par courrier électronique
La propagation de rumeurs
La transmission en ligne de propos diffamatoires ou négatifs
L’usurpation de l’identité de la victime
La transmission de contenu pornographique ou autre contenu à caractère offensant
L’incitation à la haine
Le fait de conseiller le suicide, etc.
Internet favoriserait la cyberintimidation
En plus d’offrir de nouvelles voies possibles à l’intimidation, les caractéristiques mêmes du réseau internet offriraient un terrain propice pour les agresseurs.
« L’accessibilité du réseau : la facilité à entrer en contact avec quiconque et partout dans le monde, la possibilité de joindre les gens en tout temps, la rapidité et l’instantanéité des échanges font en sorte que les possibilités d’intimidation ne sont plus limitées par le temps et l’espace », indique Me Thibodeau.
Le sentiment d’anonymat
Les réseaux sociaux ont fait l’objet de plusieurs discussions à ce sujet au cours des dernières années. Le sentiment d’anonymat que procure l’internet aux utilisateurs leur donne l’impression qu’ils peuvent exprimer des choses qu’ils n’oseraient dire en différent contexte.
« Tout ce qui publié sur internet peut rejoindre des milliers, voire des millions de personnes, de partout dans le monde, fait savoir l’avocate criminaliste qui dispose d’un bureau à Salaberry-de-Valleyfield et un à Vaudreuil-Dorion. Le préjudice envers la victime se trouve alors décuplé et peut prendre des proportions démesurées. »
Quelles conséquences pour les agresseurs?
Poser un acte d’intimidation peut coûter cher. Les gestes punitifs par la loi peuvent mener à une arrestation et une peine variable selon la gravité de la situation. « La personne trouvée coupable court aussi le risque d’être poursuivie devant les tribunaux civils, et peut devoir verser une somme d’argent compensatoire à la victime. »