Depuis déjà plusieurs mois, les résidents d’Hudson et d’autres municipalités de Vaudreuil-Soulanges se mobilisent contre la construction de centaines d’habitations sur le terrain de Sandy Beach. Afin de bien comprendre le sujet et le mouvement de contestation, VIVA MÉDIA a interviewé le maire de la Ville, Jamie Nicholls, et une activiste membre du groupe de protection de Sandy Beach, Roxanne Séguin.
Crédit photo : Mathis Denis
Sandy Beach est une pointe de terre qui s’avance dans la rivière des Outaouais à l’ouest du centre-ville d’Hudson. Les berges de ce parc sont sablonnées et les gens de la région peuvent venir profiter gratuitement de la grande plage durant l’été. La pointe de Sandy Beach est aussi traversée par de nombreux sentiers pédestres qui donnent une vue sur la forêt d’arbres matures qu’elle abrite. Un projet de 214 habitations est sur le point de se mettre en branle sur les pourtours de la plage et dans la forêt mature de la pointe.
C’est le maire Nicholls qui nous a fait visiter les lieux en prenant soin de présenter chaque futur site de construction. Le premier magistrat est insatisfait de la tournure des événements. Il est le premier à vouloir une protection complète de Sandy Beach.
« C’est un dossier qui a été négocié avec l’ancien conseil, alors nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre, lance le maire. Le terrain appartient à un promoteur depuis longtemps et s’il va de l’avant avec le projet nous ne pouvons rien faire. »
Ce dernier indique que les élus ont travaillé fort afin de sauvegarder le plus de territoire possible. Il explique qu’avec la ligne de montée des eaux et l’identification de milieux humides, son équipe et lui ont réussi à protéger 72 % du territoire, selon ses estimations.
« La plage ainsi que la plupart des sentiers seront protégés de toute construction pour toujours! s’exclame Jamie Nicholls. Nous avons fait notre possible pour protéger cet endroit. Nous sommes à l’écoute des gens qui s’opposent au projet et nous voulons tous trouver une solution. Si ce n’était que de moi, en tant que citoyen, il n’y en aurait pas de construction. Cependant, la Ville d’Hudson a des engagements contractuels avec le promoteur qu’elle se doit de respecter. »
Pas de demi-mesure
Roxanne Séguin est une des administratrices du groupe Facebook SandyBeach Wetland Protection Group et participe activement au mouvement. Elle explique que la population se bat pour Sandy Beach, mais aussi pour la région au complet.
« Dans la région de Vaudreuil-Soulanges, il ne reste presque plus de forêt mature comme celle d’Hudson, indique Mme Séguin. Les endroits pour se ressourcer en nature disparaissent à un rythme très élevé dans la région. C’est plus que Sandy Beach, c’est la protection de notre mode de vie. »
Elle est insatisfaite de la solution de la Ville qui veut protéger 72 % de l’endroit. Cette dernière croit que toute la pointe devrait rester comme elle est en ce moment.
« Même si on protège une majorité du territoire, c’est plus de 200 habitations qui vont venir remplacer des pans de forêt et des milieux humides, dit-elle. Il va y avoir une contamination de l’écosystème environnent avec la venue de ces constructions. »
Des solutions sont sur la table en ce moment
Le groupe de protection a, depuis quelques mois, demandé à la Ville de faire une demande pour le fond vert de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Selon le collectif, la Ville ne veut pas aller de l’avant sans connaître le prix du promoteur.
« Je ne dirai pas que la Ville d’Hudson manque de volonté dans ce dossier, mentionne Roxanne Séguin. Elle s’est battue très fort afin de protéger une partie de Sandy Beach. Cependant, elle ne met plus l’énergie à la bonne place. Nous avons une solution avec le fond vert qui permettrait un rachat du terrain. »
Elle poursuit en expliquant que le groupe est prêt à mettre l’épaule à la roue afin de trouver du financement pour compléter le montant de rachat total. De plus, Mme Séguin indique que de nouvelles solutions encore plus concrètes seront annoncées sous peu.
« Il est vrai qu’Hudson n’est pas en position de verser 10 millions de dollars pour acheter le terrain. Toutefois nous sommes prêts et nous avons des solutions qui pourraient presque venir compléter le montant à pourvoir. Le groupe veut un dialogue avec la Ville afin de trouver une solution qui préservera l’intégralité du boisé de Sandy Beach. »