Travailler de nombreuses heures, et ce sur une longue période. C’est le rythme de vie des agriculteurs. En cette fin d’année 2019, la détresse commence à se faire ressentir. Pour cause, les champs sont prêts à être récoltés, mais la neige s’est invitée trop rapidement et le propane manque à l’appel. Les moyens de pression seraient sur le point de voir le jour.
De gauche à droite, André Marleau, Marc-André Pilon, Martin Cuerrier, Rachel Sauvé, Daniel Gauthier et Paul Gauthier dénoncent le fait qu’ils ne peuvent acheter de propane pour procéder au séchage du maïs. (Photo Steve Sauvé)
André Marleau et ses confrères sont tous agriculteurs. Selon eux, le monde agricole vit une période sombre. Le terme qu’ils utilisent pour décrire l’année 2019 est « exécrable ».
« C’est vraiment difficile, confirme M. Marleau. Nous pouvons enfin récolter, mais nous ne pouvons pas faire sécher. Nous n’avons pas de propane à cause de la grève du CN. C’est une situation urgente. Il y a des tonnes de maïs qui doivent être récoltées. Il faut savoir que le printemps n’a pas été facile et nous avons été dans l’obligation de semer plus tard. Certains champs ont été prêts uniquement la 2e semaine de juin alors qu’habituellement, le temps des semences est terminé dans vers le 15 mai. »
Martin Cuerrier, propriétaire des Fermes Cuerrier explique que sa demande en propane est de 80 000 litres annuellement. Que sans cette matière, qu’il lui est impossible de mener à bien sa production.
« Si l’on doit bloquer des ponts ou des autoroutes, nous le ferons, dit M. Cuerrier. La situation est urgente et nous prendrons les mesures nécessaires. Le premier ministre doit s’assoir avec le CN rapidement. Sans propane, nous aurons des pertes significatives dans nos productions et par la même occasion, il y aura des pertes financières. »
Cette année, la maturité des plants s’est fait attendre et les productions de maïs sont très humides. C’est pourquoi il est possible de constater que les agriculteurs n’ont pas été capables de récolter plus tôt dans la saison. Afin de récolter, il faut respecter diverses étapes. Pour imager ses propos, M. Marleau compare la situation avec quelqu’un qui fait un jardin à la maison. « Personne ne cueille ses tomates lorsqu’elles sont vertes. C’est la même affaire pour nous. Il faut attendre que le grain soit prêt. Il est à point en ce moment, mais comme les équipements ne sont pas conçus pour travailler dans le sol trempe et enneigé, ça complique la situation. De plus, ça ne nous donne rien de couper le maïs en ce moment puisqu’il n’y a pas de propane pour le faire sécher. »
Détresse
Les agriculteurs rencontrés n’hésitent pas pour parler de la détresse psychologique. « La perte financière est un facteur que nous devons considérer, disent-ils. Notre travail consiste à récolter, mais nous ne pouvons le faire. Selon les informations que nous avons, les réserves de propane sont vides. Donc, lorsque la situation sera réglée, il faudra plusieurs jours et peut-être même des semaines avant que nous poussions avoir du propane. »