Les étudiants de l’école secondaire Soulanges devaient s’envoler pour Londres, Paris et le Guatemala. En raison de la pandémie, les voyages ont été annulés. Cependant, l’argent amassé par les adolescents et leurs parents dans le cadre de diverses campagnes de financement reste dans les coffres de l’école.
Plusieurs parents et étudiants déplorent la position prise par le Comité d’établissement (CE) de l’école. Malgré les heures consacrées bénévolement par les jeunes avec la récompense d’un voyage, l’histoire se termine autrement.
« Tous les voyages ont été annulés, indique la mère d’une étudiante. L’argent des collectes de fonds reste la propriété de la commission scolaire et c’est le CE de chaque école qui décide ce qu’il va en faire. Il semble que c’est une loi sur l’instruction publique. »
Seulement 5 minutes
Selon les parents rencontrés par VIVA-MÉDIA, des revendications ont été nécessaires pour assister à la dernière rencontre virtuelle du CE. « Nous avons eu le droit de parler 5 minutes, mais la décision était déjà prise. Nous voulons que cette situation soit connue de toute la population qui a grandement contribué au succès des collectes de fonds par ses donations. »
Les étudiants se sont réellement investis dans le processus. Une élève de 15 ans a d’ailleurs amassé près de 1000 $ lors des collectes de fonds. « Elle a manqué des quarts de travail rémunérés pour contribuer aux évènements, souligne sa mère. Si nous faisons une moyenne de 750 $ par élève et qu’il y en a 100, on arrive à 75 000 $. Mais, il semble que le montant total, qui d’ailleurs n’est pas dévoilé par l’école, soit supérieur à 100 000 $. »
Seulement 3 options
Les parents ont été avisés par le CE que seulement 3 options étaient possibles. Soit, que l’élève utilise son montant pour payer ses activités parascolaires l’an prochain, à l’exception des finissants, que l’étudiant fasse un don à l’école ou que le montant soit transféré à un autre membre de sa famille.
« C’est du vol. Imaginez les gens qui ont donné en pensant que l’étudiant en profiterait directement? Le voyage coûtait 3000 $ par élève. Ce que nous avons payé en argent nous a été remboursé, mais pour ce qui est du montant amassé par les élèves via les campagnes de financement, c’est autre chose. »
Pour certains parents, l’implication de leurs enfants est terminée. « C’est fini. Plus jamais mon fils ne va s’impliquer pour amasser des fonds. Les étudiants se sont fait avoir. Le directeur de l’école prétend que si le nom de l’établissement n’avait pas été associé aux différentes campagnes de financement, que le résultat n’aurait pas été aussi bon. Mais les gens qui ont donné, ils l’ont fait pour encourager les étudiants et non pour encourager l’école. »
Afin de justifier sa décision, le CE indique se soumettre à la loi 94 sur l’Instruction publique. Celle-ci stipule que le conseil d’établissement peut, au nom de la commission scolaire, solliciter et recevoir toute somme d’argent par don, legs, subventions ou autres contributions bénévoles de toute personne ou de tout organisme public ou privé désirant soutenir financièrement les activités de l’école.
Il ne peut cependant solliciter ou recevoir des dons, legs, subventions ou autres contributions auxquels sont rattachées des conditions qui sont incompatibles avec la mission de l’école, notamment des conditions relatives à toute forme de sollicitation de nature commerciale. Que les contributions reçues sont versées dans un fonds à destination spéciale créé à cette fin pour l’école par la commission scolaire; les sommes constituant le fonds et les intérêts qu’elles produisent doivent être affectées à l’école. La commission scolaire tient pour ce fonds des livres et comptes séparés relatifs aux opérations qui s’y rapportent. L’administration du fonds est soumise à la surveillance du conseil d’établissement; la commission scolaire doit, à la demande du conseil d’établissement, lui permettre l’examen des dossiers du fonds et lui fournir tout compte, tout rapport et toute information s’y rapportant.
Des messages ont été envoyés à la présidente du CE. Cependant, au moment de mettre sous presse, aucun retour n’a été effectué.