La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, réagit à l’annonce du premier ministre François Legault concernant le scénario de réouverture graduelle des écoles publiques qui serait dévoilé au cours des prochains jours.
« Nous avons entendu, comme tout le monde, la déclaration du premier ministre concernant le dépôt d’un scénario d’ouverture graduelle de certaines écoles au Québec. Étant donné que nous n’avons aucun détail à l’heure actuelle, nous attendrons que le gouvernement nous communique son plan avant de le commenter. Nous réitérons néanmoins l’importance que les acteurs concernés soient parties prenantes de l’opération et qu’ils soient consultés à chacune des étapes en vue d’assurer la meilleure communication possible avec le personnel. Le gouvernement a la responsabilité de répondre aux inquiétudes et de protéger la population. Comme nous l’affirmons depuis le début de la pandémie, nous offrons toute notre collaboration afin de lutter contre la propagation du virus et sauver des vies. Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que le gouvernement émette des protocoles clairs, stricts et transparents afin d’assurer la santé et la sécurité du personnel, des élèves et des centaines de milliers de familles touchées. La santé, la sécurité et la prévention doivent primer avant la précipitation. C’est non négociable », a commenté Sonia Ethier.
Fédération autonome de l’enseignement
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) se dit stupéfaite qu’un plan de réouverture graduelle des établissements scolaires soit déposé au cours de la semaine prochaine. Quoique le retour en classe est inévitable depuis le début de la crise de la COVID-19, la réouverture graduelle des établissements soulève de nombreuses questions, tant du côté de la sécurité que de celui des activités académiques, et pour lesquelles aucune réponse n’a été donnée à ce jour.
La FAE demande donc à voir ce plan dès maintenant pour pouvoir le commenter et le bonifier afin, avant toute chose, de protéger ses membres et les élèves et d’assurer des conditions pédagogiques équitables pour tous les élèves.
« Le premier ministre Legault n’a pas idée de l’incertitude et des inquiétudes qu’il a provoquées dans le milieu de l’éducation au Québec en annonçant la réouverture graduelle des établissements scolaires, dans certaines régions. Près de 20 % de nos membres ont plus de 55 ans, certains présentent des problèmes de santé ou sont immunodéprimés, certaines enseignantes sont enceintes, d’autres vivent avec des proches plus âgés, etc. De plus, au-delà des considérations de santé, nous ne savons même pas ce que nous devrons faire pendant ces jours d’école, alors qu’il faut faire l’évaluation annuelle de nos élèves et, surtout, préparer la prochaine rentrée qui ne sera pas de tout repos pour les enseignantes et enseignants du réseau des écoles publiques. Le premier ministre Legault et la Direction de la santé publique doivent s’appuyer sur l’expertise des milliers de profs. Il est hors de question que nous acceptions d’être considérés comme de simples exécutants », souligne le président de la FAE, Sylvain Mallette.
La FAE déplore aussi le fait que le premier ministre annonce pour la semaine prochaine le dépôt d’un plan de réouverture graduelle alors que le ministre de l’Éducation a mis sur pied 14 comités, sur certains desquels la FAE a été invitée à participer, qui devaient réfléchir aux nombreuses questions qui se posent, préparer la réouverture et remettre leur rapport au début du mois de mai.
« Dans les faits, on a mis ces gens au travail, mais finalement un plan est déjà établi. Il semble y avoir un manque criant de communication entre le bureau du premier ministre François Legault et celui de son ministre de l’Éducation. De plus, on parle d’une reprise graduelle avec un horizon de deux semaines de préparation, mais nous nous demandons sur quelles bases repose cette évaluation. Il ne s’agit pas uniquement de rouvrir les portes des établissements scolaires, il faut aussi assurer les conditions sanitaires et la mise en place de règles de distanciation sociale, les services et les ressources nécessaires, particulièrement pour les populations d’élèves vulnérables », a conclu M. Mallette.
La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent plus de 45 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l’enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle, de l’éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que près de 1 700 membres de l’Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE). Elle est présente dans sept régions : Montréal, Laval, Québec et l’Outaouais, dans lesquelles se trouvent les quatre plus grands pôles urbains du Québec, ainsi que dans les Laurentides, l’Estrie et la Montérégie.