L’usage du tabac et de ses produits dérivés est une préoccupation importante pour plusieurs. En 2015, la Loi concernant la lutte contre le tabagisme a été déposée à l’Assemblée nationale au nom du ministre de la Santé de l’époque Christian Dubé. Voici que cinq ans plus tard, le , Rapport de mise en œuvre (2015-2020) dévoilé le jeudi 26 novembre démontre un manquement à la loi afin de protéger les jeunes contre la mise en marché des nouveaux produits de vapotage.
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En effet, la gamme des tactiques de marketing sournoises des grands fabricants a sans aucun doute contribué au nouveau phénomène du vapotage chez les jeunes qui, selon Santé Canada, a substantiellement augmenté auprès des élèves du secondaire 4 et 5 du Québec. Près du tiers (32%) des élèves du secondaire avouent consommer des produits du tabac ou ses dérivés.
Le rapport reconnait l’encadrement inadéquat des produits de vapotage et recommande de renforcer le cadre législatif et réglementaire des produits de vapotage, afin de diminuer l’attrait pour ces produits et de restreindre leur accessibilité chez les jeunes.
Un récent rapport se veut un regard critique sur l’application des mesures législatives et réglementaires touchant le tabagisme et le vapotage. Les constats et recommandations constituent des pistes pour une mise à jour éventuelle de la loi.
« Avec plus de 13 000 décès annuels au Québec liés au tabagisme et la popularité grandissante du vapotage chez les jeunes, le Québec se doit d’examiner toutes les failles et faiblesses dans la loi dont les objectifs visent à soutenir et renforcer la prévention de l’usage du tabac », explique Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.
Il suffit de se promener à abord des écoles secondaires de la région pour constater le nombre important de jeunes fumeurs ou vapoteurs.
« Malgré les mesures sur le vapotage adoptées en 2015, les fabricants ont pu attirer une génération de jeunes dans le piège insidieux de la dépendance à la nicotine en plus de les exposer à de sérieux risques pour la santé, déplore Mme Doucas. C’est pourquoi nous attendons avec grande anticipation la concrétisation de l’engagement du gouvernement, annoncé il y a un an, pour instaurer des mesures visant à contrer le vapotage chez les jeunes d’ici la fin de l’année. »
Dans le rapport de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, il est inscrit à maintes reprises qu’il y a un manque de ressources et de leviers pour intervenir efficacement tant pour assurer le respect des interdictions de fumer que pour veiller à la conformité des dispositions sur la vente et la promotion des produits de vapotage en ligne qui sont en principe interdites au Québec.
« Il est clair que les effectifs alloués à l’inspection devront être bonifiés. D’ailleurs, le gouvernement a l’autorité de réclamer de l’industrie des rapports détaillés concernant les budgets et d’autres détails de ses activités promotionnelles, ce qui donnerait un gros coup de main aux inspecteurs », conclut Mme Doucas.