Le 24 janvier dernier, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, Éric Pronovost, était de passage dans la région de Vaudreuil-Dorion pour rencontrer le personnel de soutien scolaire du Centre de services scolaires des Trois-Lacs dans le cadre du lancement des négociations. Éric Vézina, président du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs, était de la partie pour faire entendre les besoins criants de ses membres.
Éric Vézina, président du Syndicat du personnel de soutien scolaire des Trois-Lacs (SPSTL-CSQ) et Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
Crédit photo : Noémie Florence Faubert
En octobre dernier, un dépôt patronal a été déposé par la Fédération du personnel de soutien scolaire à l’endroit du gouvernement du Québec. En décembre, une offre a été soumise, laquelle n’était pas à la hauteur des besoins exprimés par les membres sur le terrain. Les demandes relèvent de la pénurie de personnel, des problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre, de la violence subie par le personnel de soutien scolaire ainsi que des demandes patronales considérées comme décevantes.
« On s’attendait à une négociation axée sur l’avenir, sur des gestes concrets pour favoriser tout ce qui est l’aspect précarité d’emploi », a poursuivi M. Éric Pronovost. Actuellement, 70 % du personnel de soutien scolaire se trouve en précarité d’emploi à l’ensemble du Québec.
Difficulté à garder les gens à l’emploi
Les deux présidents s’entendent pour dire qu’il est de plus en plus difficile de garder les gens à l’emploi, notamment avec la précarité d’emploi. Ils demandent donc des horaires continus, un meilleur sentiment d’appartenance et de meilleurs salaires. L’enjeu semble réel : « Tout ce qui a autour comme employeur devient un concurrent », souligne M. Pronovost. Ce dernier fait référence aux entreprises privées, aux entreprises publiques, mais aussi aux deux écoles secondaires et à l’arrivée de l’hôpital.
Selon M. Vézina, ce futur établissement pourrait potentiellement offrir des emplois à temps plein avec de meilleures conditions de travail. « On a un grand nombre de gens qui quittent des emplois précaires et permanents parce que la charge de travail est rendue trop élevée », poursuit-il. Non seulement les gens ne restent pas, mais beaucoup d’autres quittent pour la retraire de façon prématurée.
Des conditions de travail attrayantes seraient donc de mise pour maintenir les employés à l’emploi et attirer du nouveau personnel. L’enjeu de pénurie de personnel est donc au cœur de leurs préoccupations.
Des emplois essentiels
Le personnel de soutien scolaire représente 40 % des gens qui travaillent dans toutes les écoles du Québec. Dans la région de Vaudreuil, le syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs représente 1335 membres qui proviennent d’une quarantaine de classes d’emploi incluant les électriciens, les plombiers, les secrétaires d’école, les techniciens en éducation spécialisés et les éducatrices en service de gardes.
Selon M. Pronovost, lors de la pandémie, le personnel de soutien scolaire a prouvé qu’il est essentiel et efficace. « L’employeur au Québec, qui est le gouvernement, devra reconnaitre et valoriser le personnel de soutien scolaire. Ce n’est plus acceptable que les gens vivent ces conditions au Québec », souligne-t-il.
« Souvent les employés de soutien, on est des gens oubliés en éducation. Sans eux, une école, un service et un centre de formation professionnelle ne peuvent pas fonctionner », poursuit M. Vézina.
Des conditions de travail difficiles
La situation ne se serait pas améliorée depuis 2018. Selon un sondage fait par la firme Ad Hoc, 74 % des gens représentés par la Fédération du personnel de soutien scolaire auraient subi de la violence psychologique et physique au travail. Le résultat d’un même sondage fait en 2022 aurait donné un constat identique, selon M. Pronovost.
« Les membres sur le terrain sont en grande souffrance dus à la surcharge de travail et à la violence qui est vécue dans plusieurs écoles de notre région, mais également à l’ensemble du Québec », explique M. Vézina.
Consultation avec le gouvernement pour trouver des solutions
Le président du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs demande que l’employeur soit proactif et qu’il écoute les besoins et les problématiques du terrain. Il désire s’asseoir et discuter sur les enjeux locaux pour trouver des solutions.
« On doit avoir suffisamment de soldats sur le terrain pour pouvoir agir en prévention. Présentement, les gens interviennent pratiquement uniquement en situation d’urgence », explique M. Vézina.
« Ça va prendre, au-delà des paroles, des gestes concrets et une volonté politique de régler tout cela, de trouver des solutions et de s’asseoir avec les acteurs du milieu et travailler en collaboration », conclut M. Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire.