Il est courant d’entendre parler d’étudiants qui sont suspendus pour troubles de comportement, violence verbale, ou autres, mais que se passe-t-il lorsqu’il s’agit d’un-e enseignant-e? Quels sont les recours possibles? Cette réalité s’est produite à plusieurs reprises dans la région au sein d’un établissement d’enseignement professionnel.
Rencontrés par l’équipe de VIVA média, les étudiants qui témoignaient étaient nombreux. Les faits sont peu banals. Il ne s’agit pas de violence physique, mais plutôt d’intimidation, de favoritisme et dans certains cas d’avoir même été bloqués dans leur avancement ou dans l’accessibilité au stage. Certains voulant résoudre la situation ont demandé de changer d’enseignant-e/tuteur-tutrice et, bien que désormais les choses avançaient allègrement, ils devaient vivre avec les regards furieux de l’enseignant-e qui s’arrêtait dans les corridors pour intimider de son regard.
Les plaintes ont été nombreuses. Certaines verbales, certaines écrites. Ce sont des élèves de différentes années qui ont été rencontrés et tous se disaient scandalisés de constater que l’enseignant-e en question puisse continuer à enseigner et surtout continuer d’empoisonner l’existence de nombreux élèves.
Un processus laborieux
Il n’est pas question ici de faire le procès d’un-e enseignant-e puisque ceci pourrait occasionner des problèmes aux élèves qui ont porté plainte. Cependant, au cours de l’enquête organisée par l’équipe de VIVA média, il a été possible de constater à quel point le processus et la structure mise en place du protecteur de l’élève ne tient pas debout.
Tout d’abord, il n’existe aucune référence provinciale pour le protecteur de l’élève. Chaque commission scolaire est tenue de mettre en place son protecteur de l’élève.
« Le processus de plainte est fastidieux et ardu, affirme Kevin Roy, président de la Fédération des comités de parents du Québec. En fait, l’accessibilité n’est pas directe, les parents ou élèves doivent réaliser de nombreuses étapes avant d’accéder au protecteur de l’élève. Une fois la plainte réalisée, le protecteur ne fait que donner des recommandations au commissaire. En fait, le protecteur de l’élève ne devrait pas être nommé par le commissaire puisque cela n’assure pas son indépendance et son impartialité, mais il devrait plutôt être sous l’aile de la protection du citoyen. »
Malgré les faits, des possibles refus
L’absurdité d’un tel processus est qu’au cours de celui-ci, selon les différentes étapes, si vous deviez obtenir un refus de considération, celui-ci sera pris en compte par le protecteur de l’élève et le commissaire. Cela signifie qu’au bout des procédures, les refus pourraient nuire à votre plainte.
Voici les différentes étapes : communiquez avec la personne concernée; référez-vous à la direction de l’unité administrative; référez-vous auprès de la personne responsable de l’examen des plaintes; vous pourrez déposer une demande de révision de la décision auprès du conseil des commissaires; vous pourrez aussi effectuer une demande d’examen de la plainte auprès du protecteur de l’élève.
Finalement, après avoir fait votre plainte, vous devez aussi vivre avec la réalité des syndicats qui protègent l’enseignant-e en question en tant que travailleur. Une plainte ne signifie pas toujours son remerciement immédiat. Toutefois, le comble est qu’une plainte sans suivie, s’efface du dossier de l’enseignant-e après seulement 6 mois.
Bref, votre enfant vit des difficultés à l’école, de l’intimidation de la part d’un-e enseignant-e? Armez-vous de patience.