Située à Rivière-Beaudette, la sablière opérée par Jean Deguire depuis 30 ans revient sur le devant de la scène. En effet, celle-ci serait exploitée sans autorisation depuis les années 1990 et ses locataires Jean-Étienne et Pierre-Olivier Limoges ferait des travaux qui seraient non conformes aux règles du ministère de l’Environnement.
Crédit photo : Mathis Denis
Un des locataires, Pierre-Olivier Limoges, est aussi impliqué dans le dossier de la coupe à blanc à Sainte-Marthe. En effet, cette cause a été entendue en Cour le 26 mai, et elle reviendra de nouveau au palais de justice de Valleyfield le 7 juillet 2021. L’injonction qui force l’arrêt des travaux à Sainte-Marthe tient jusqu’au jugement.
Illégale depuis le jour un
Selon des documents du ministère de l’Environnement du Québec, datant des années 90, dont VIVA MÉDIA a obtenu copie, le propriétaire M. Deguire a été mis à l’amende à plusieurs reprises pour avoir opéré la sablière de manière illégale.
Un citoyen qui désire garder l’anonymat nous a transféré des documents qui stipulent que le terrain où est opérée la sablière est zoné résidentiel.
« M. Deguire dit souvent qu’il a un droit acquis d’exploiter cette sablière, mais c’est faux, mentionne l’homme. Les rapports que je vous ai fait parvenir montrent très bien que les inspecteurs du ministère de l’Environnement rejettent la possibilité d’un droit acquis depuis 1996. »
Les locataires pas commodes
Les frères Limoges, qui opèrent la sablière depuis 2018, seraient contrevenu à la loi à plusieurs reprises. Selon un document datant de février 2021 que nous avons eu copie, les exploitants auraient entreposé des matières dangereuses sans abri de protection, ils auraient fait du concassage et du tamisage qui pourraient entraîner un rejet dans l’environnement et la distance minimale entre une sablière et des propriétés n’auraient été pas respectée.
Le citoyen qui désire garder l’anonymat n’en revient pas qu’ils continuent d’opérer à ce jour.
« Il faut comprendre que les résidents à proximité ne sont pas reliés aux systèmes d’aqueduc et d’égout, indique-t-il. Ils sont obligés d’avoir un puits. Cependant, les opérations résultant de la sablière sont beaucoup trop près des lignes de protection de 150, 600 et 1000 mètres des puits. Il y a risque de contamination. »
Le résident poursuit en expliquant que les documents parlent d’amendes et aussi d’arrêt de toutes les opérations. Étant donné qu’il n’y a jamais eu de certification d’autorisation du ministère de l’Environnement, cette sablière serait illégale, toujours selon notre source anonyme.
« La loi c’est pour tout le monde et le propriétaire doit fournir des expertises qui prouvent qu’il est en règle. »
La municipalité questionnée
Patrick Bousez, maire de la Municipalité de Rivière-Beaudette explique que le dossier est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et qu’il reste prudent sur ce qu’il dit.
« La municipalité a rencontré Jean Deguire et un des locataires, Jean-Étienne Limoges, affirme M. Bousez. Il a été question que toutes les activités liées à la sablière cessent sur le territoire de Rivière-Beaudette. De plus, nous avons demandé à Jean-Étienne Limoges un plan de reboisement certifié par un ingénieur forestier pour la partie qui a été coupée sans autorisation. »
Le maire poursuit en expliquant que les intervenants travaillent en ce moment afin que le terrain du côté de Rivière-Beaudette soit à nouveau conforme.
« Il s’agit de terrains zonés résidentiels et nous sommes en discussion pour que tout rentre dans l’ordre », conclut le maire Bousez.