Malgré le fait que les paroisses de la région se soient engagés dans un long et complexe processus de parrainage pour accueillir trois familles syriennes, la seule famille qui ait finalement été accueillie a décidé de rebrousser chemin et est retournée dans son pays d’origine.
Réfugiés syriens (Photothèque)
Bien que les informations au sujet du conflit syrien, des réfugiés syriens et de la situation en Syrie se font plutôt rares, les drames s’accumulent dans ce pays meurtri par des guerres intestines. Nombreux sont ceux et celles qui cherchent à quitter ce lieu de massacres. Mais qu’en est-il vraiment de l’implication canadienne auprès des réfugiés? Où en sont ceux qui ont été accueillis dans la région?
Aussitôt arrivés, aussitôt partis!
Ils ont quitté! Oui, ils ont quitté en juillet dernier sans trop faire de bruit. Parmi les demandes de parrainages, seulement une avait été consentie. Il s’agissait d’une famille avec deux enfants qui avait embrassé le sol soulangeois pour y établir sa demeure. À peine quelques mois après leur arrivée, ils ont fait marche arrière.
Dans un communiqué émis par ce comité d’accueil des réfugiés, on dit : « Bien qu’ils (les réfugiés) fussent adéquatement encadrés par une équipe dévouée, nous avons le regret de vous informer qu’ils n’ont malheureusement pas réussi à s’acclimater au Canada, et sont tous retournés dans leur pays d’origine, et ce depuis la mi-juillet. La nostalgie du pays natal était devenue, pour la plupart d’entre eux, une hantise quotidienne. La famille nous a exprimé sa reconnaissance et remercie l’ensemble de la communauté pour tout le dévouement et l’accueil si chaleureux qu’elle leur a témoignés. Nous poursuivrons notre contribution financière à des familles de réfugiés qui sont dans le besoin jusqu’à l’épuisement des fonds recueillis initialement à cette fin. Merci pour l’intérêt et le support pour lequel vous avez contribué avec tant de générosité. »
Statistiques
Les autres familles refusées l’ont été pour des motifs légaux. Bien qu’habitant un pays en guerre (la Syrie) et malgré les annonces répétées du premier ministre Justin Trudeau de vouloir aider à accueillir des réfugiés syriens, la loi complique quelque peu la donne. En effet, pour qu’un Syrien puisse obtenir le statut de réfugié, il faut d’abord qu’il ait quitté son pays. Un demandeur d’asile qui réside encore dans son pays d’origine n’est donc pas considéré comme un réfugié, même si la situation nationale est catastrophique.
Les statistiques canadiennes, publiées par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, démontrent que pour l’année 2018, des 64 017 demandeurs (données de janvier à septembre 2018 pour des demandeurs d’asile en provenance de pays en persécution– tout pays confondu), seulement 10 832 ont été acceptés.
Pour notre région, il est difficile de connaître les chiffres exacts. Cependant, des données de recensement de Statistiques Canada démontrent qu’entre 2011 et 2016, la population y est passée de 139 353 habitants à 149 349.
Parmi les données de cette recension on indique qu’entre 2011 et 2016, la région avait accueilli 1540 immigrants.
