L’école de technologie supérieure (ÉTS) envisage d’installer un site institutionnel sur le territoire de Sainte-Marthe, un projet qui inquiète les citoyens de la municipalité pour plusieurs raisons.
Les marthéens se sont mobilisés en grand nombre pour assister à la rencontre de lundi soir.
Gracieuseté de la municipalité de Sainte-Marthe
L’université d’ingénierie a déjà une présence marquée dans le village: des antennes météorologiques sont installées sur la terre de certains agriculteurs, des chercheurs étudient un bassin versant expérimental depuis novembre 2021 et leur présence, depuis 2016, commence tout juste à porter ses fruits.
Lundi soir une équipe de l’ÉTS a exposé son plan pour l’avenir à une centaine de citoyens préoccupés de Sainte-Marthe. Les intervenants ont misé beaucoup sur la collaboration qui existe déjà entre leur institution et les villageois pour tenter de convaincre la populace de leurs bonnes intentions.
L’ennui, c’est que leur vision pour les cinq prochaines années implique entre autres une présence accrue sur le territoire qui comprend la construction d’un édifice capable d’accueillir une cinquantaine d’étudiants inscrits au tout nouveau baccalauréat en ingénierie de l’environnement, une salle de classe et au moins deux laboratoires. Les citoyens de la petite municipalité craignent donc que leur compte de taxes explose à la suite de la mise en chantier potentiel d’un établissement de la sorte.
« Je n’accepterai pas que mon compte de taxes augmente pour un service qui à moi, ne servira pas à grand-chose », exprime Mélanie Gignac, applaudie par une partie de la salle qui partage son opinion.
Le directeur général de la municipalité, Michel Bertrand, rassure sa communauté en affirmant que les contribuables n’auraient jamais à dépenser pour l’extension institutionnelle de l’école d’ingénierie.
De son côté, Michel Baraer, professeur à l’ÉTS et chercheur principal au bassin versant expérimental de Sainte-Marthe a déclaré que « si [les résidents] quitte la salle en pensant qu’on vient les quêter, c’est qu’on a mal fait notre travail, parce que ce n’est pas le cas ».
Selon l’entente prévue qui « n’est toujours pas coulée dans le béton » comme l’a précisé à plusieurs reprises M. Bertrand, une fois le bâtiment construit et occupé, l’ÉTS devra payer un loyer sur 20 à 25 ans ce qui remboursera les dépenses de la municipalité liées au projet.
Ensuite, le bâtiment appartenant à la ville continuera de rapporter via l’argent prélevé par le cout de location. L’investissement devient donc payant une fois rembourser en totalité.
D’autres inquiétudes
Les résidents de Sainte-Marthe, surtout mécontents de ne pas avoir été informés des pourparlers et d’une possible augmentation des taxes, ont malgré tout soulevé d’autres inquiétudes durant la période de questions et de commentaires.
« Qu’allons-nous faire une fois que le fameux bâtiment ne sera plus occupé par l’école », a demandé un citoyen?
« C’est bien rare qu’une université quitte après son premier bail », a expliqué le directeur général « dans l’éventualité où ça serait le scénario, le bâtiment en question pourra toujours être loué à une autre entité, et je rappelle que c’est advenant l’un des pires scénarios », a-t-il ajouté.
Si la construction allait de l’avant, le système d’égout nécessiterait une mise à jour. « C’est une dépense déjà incluse dans les couts », réitère M. Bertrand.
Proposer des solutions
Au lieu de bâtir un autre édifice, il a été proposé par une citoyenne, elle aussi applaudie, d’utiliser un immeuble déjà vacant et à vendre de Sainte-Marthe: l’ancien presbytère. « Il y aurait de la place pour agrandir si jamais et il y aurait un beau campus pour les étudiants et les professeurs », ajoute Mme Taillefer.
Ainsi, l’école serait propriétaire d’un terrain de la ville et pourrait y construire les aménagements nécessaires sans le soutien financé direct de la municipalité.
Éric Bosco, directeur général de l’Institut AdapT présent lors de la rencontre de lundi, a dit comprendre les inquiétudes des marthéens et a laissé entendre que lui et son équipe étudieraient les différentes options.
Combien ça couterait exactement?
Toujours selon M. Bertrand, il est encore trop tôt pour s’avancer sur un cout précis. Lui et les intervenants de l’ÉTS ont répété à maintes reprises qu’il ne faisait que prendre le pouls des citoyens par rapport au projet qui peut d’ailleurs toujours être remanié pour convenir au besoin de la population.